Pesticides : 654.000 signatures pour sauver les abeilles
Le manifeste demande à la ministre de l'Environnement Ségolène Royal l'interdiction totale des néonicotinoïdes.

654.000 : c'est le nombre exact de signataires de la pétition qui devait être remise ce jeudi 16 juin à Ségolène Royal par des associations de protection de l'environnement. Réunir autant de paraphes est assez rare pour une question écologique. La dernière grande pétition remonte au sommet sur le climat de Copenhague en 2009 : 500.000 signatures avaient été réunies en France et envoyées aux chefs d'État pour qu'ils signent un accord.
Pour les abeilles, en quelques semaines, onze organisations, dont la Fondation Hulot, France Nature Environnement et les apiculteurs, ont réussi à mobiliser pour tenter de faire interdire les néonicotinoïdes. C'est une famille de pesticides, utilisés largement en France sur le blé, la vigne, l'orge, les pommiers et certains légumes. Des études ont montré que c'était dangereux pour les abeilles, mais aussi pour tous les oiseaux. Il y a une dizaine d'années, on en avait déjà parlé : c'était le fameux Gaucho, interdit à l'époque sur les cultures de maïs et de tournesol.
Pas d'interdiction avant 2018 ?
À l'époque, après cette interdiction, les apiculteurs avaient constaté un mieux pour leurs abeilles. Les ruches s'étaient remises à faire de la barbe. Quand les abeilles sont en pleine forme, elles sortent et s'agglutinent sur la parois de la ruche, comme une barbe.
La pétition va demander cette fois une interdiction totale de ces pesticides. Les députés vont se prononcer la semaine prochaine sur le sujet. Les agriculteurs, eux, sont très remontés. Ils expliquent que pour eux ce serait une catastrophe et qu'ils auraient du mal à produire sans ces pesticides. Les parlementaires pourraient voter l'interdiction, mais pas avant 2018, pour laisser le temps au monde agricole de s'adapter et de trouver d'autres solutions.