Un médicament anti-obésité, produit par le laboratoire américain Orexigen Therapeutics, a reçu le feu vert pour sa commercialisation en Europe, a annoncé ce vendredi 19 décembre l'Agence européenne du médicament (EMA).
Le Comité des médicaments à usage humain de l'EMA "a recommandé d'approuver l'autorisation de mise sur le marché" du Mysimba, une combinaison de deux principes actifs : le naltrexone et le bupropion. Le premier est utilisé pour traiter la dépendance à l'alcool et aux opiacés, et le second est prescrit comme anti-dépresseur et pour arrêter de fumer.
L'EMA précise que le Mysimba ne sera disponible que sur prescription et qu'il est réservé à des adultes obèses ou en surpoids dès lors qu'ils ont un ou plusieurs autres facteurs de risques comme de l'hypertension ou un taux élevé de cholestérol.
Parmi les effets indésirables potentiels du médicament, l'agence mentionne des troubles gastro-intestinaux ou liés au système nerveux central et reconnaît que "des incertitudes subsistent en ce qui concernent les résultats cardiovasculaires à long terme".
En 2012, l'EMA avait rejeté la demande d'autorisation d'un autre médicament anti-obésité, le Qsiva du laboratoire américain Vivus, en raison de ses effets cardiovasculaires à long terme.
La commercialisation d'Alli, une autre spécialité à base d'orlistat, vendue sans ordonnance en France à partir de 2009, a en revanche été discrètement arrêtée par son fabriquant, le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) en 2012.
La revue indépendante française Prescrire a réagi à l'annonce de l'EMA en déplorant "une recommandation inacceptable qui doit être rejetée" portant sur un médicament contenant du bupropion (ou amfebutamone), une molécule proche des amphétamines.
"Les autorités de santé doivent tirer les leçons des catastrophes sanitaires passées, notamment celles portant sur des coupe-faims interdits par la suite sur le marché européen en raison d'effets indésirables graves" a souligné la revue.
Elle a notamment rappelé le scandale du Mediator (benfluorex, également une molécule proche de l'amphétamine), à l'origine de graves lésions des valves cardiaques, qui pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès, selon une expertise judiciaire.
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