Le nucléaire est dans l'actualité puisque le gouvernement évoque le lancement de nouveaux réacteurs nucléaires, les EPR2. Dans le même temps, EDF est lancé dans une course de vitesse pour remettre en route le plus possible de réacteurs à l’arrêt avant les grands froids de l’hiver. Les opposants traditionnels au nucléaire se remobilisent, en évoquant notamment le problème des déchets nucléaires, pour lesquels selon leurs dires, « on n’a pas de solutions ».
Selon la perspective dans laquelle on se place, il est difficile de répondre par oui ou par non sur ces solutions. Ces déchets, dits de "haute activité à vie longue, sous-produits de la fission nucléaire, sont très radioactifs. Ils le restent très longtemps : des centaines de milliers d'années au total.
La quantité de déchets nucléaires est assez faible. L'essentiel du combustible nucléaire étant retraité et recyclé, nos 56 réacteurs produisent environ 70 tonnes de ces déchets par an, soit 25 mètres cube. Le volume total de tous ces déchets produits en France, depuis que les réacteurs nucléaires existent, représente 4.200 mètres cube, soit un peu plus que le volume d'eau d'une seule piscine olympique.
Aujourd'hui, ces déchets sont emprisonnés dans une matrice en verre. Ces blocs de verre sont enfermés dans des conteneurs en acier inoxydable, eux-mêmes entreposés dans des alvéoles en béton à l'usine de La Hague (Manche). Si vous la visitez, vous marcherez juste au-dessus, séparés par 3 mètres de bouchons en bétons, chargés d'arrêter les rayonnements radioactifs.
La réponse est oui. D’où l’idée de les entreposer de manière plus définitive qu’à La Hague, dans les profondeurs de la Terre, au milieu d’une roche étanche et stable pendant des millions d’années. Le site a été trouvé du côté de Bure (Meuse) où des galeries-tests dans de l'argile compacte ont été creusées à 500 mètres de profondeur. L'objectif est d'y transférer les déchets de La Hague à partir de 2035 et de tout refermer en 2150.
L'idée de voir ces déchets radioactifs rester dans notre sous-sol, pendant une période aussi longue, peut inquiéter. Ce dépôt est entouré d'une roche qui ne bougera pas pendant des millions d'années. Ce stockage géologique est considéré comme une solution par certains, dont Mac Lesggy, mais pas par d'autres. Cela dit, il existe, dans les cartons des ingénieurs, une solution plus radicale pour s'en débarrasser.
Elle consiste à détruire les déchets en les plaçant dans des réacteurs nucléaires, dits de génération 4, où ils pourraient être utilisés comme combustible. Un réacteur de ce type fonctionne à Beloïarsk, en Russie, depuis 1980. La Chine a un projet de ce type en cours. La France, où a fonctionné un réacteur similaire pendant 12 ans, avait également un projet dans les cartons. Mais il a été arrêté, il y a 2 ans, car jugé "non prioritaire".
Pour ou contre, on peut débattre de l'emploi de l'énergie nucléaire comme moyen de production d'électricité. Mais il faut baser ce débat sur des arguments techniques. Et l'état des techniques nous dit, qu'à moyen et qu'à long terme, nous savons quoi faire de ces déchets.
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