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Marseille : "Aujourd'hui, on tire n'importe où"... 2022 année "record" pour les règlements de compte

ENQUÊTE RTL - En 2022, plus de 30 personnes ont été tuées dans la cité phocéenne, principalement dans des affaires de trafic de stupéfiants. Mais ces règlements de comptes font aussi des victimes collatérales.

Les quartiers nord de Marseille (illustration)
Crédit : Hugo Amelin
Marseille : "Aujourd'hui, on tire dans la rue n'importe où", la violence toujours aussi présente en 2022
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Hugo Amelin - édité par Baptiste Marin
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Plus de 60 homicides et tentatives d'homicides se sont déroulées dans la région de Marseille depuis le début de l'année. Dernier exemple en date, ce mardi 27 décembre, un homme au volant de son véhicule a été pris pour cible par des tirs de kalachnikov, auxquels il a échappé, dans les rues d'Aix-en-Provence. Au total, "31 assassinats ont été commis en lien avec les trafics de stupéfiants" en 2022, a précisé Fréderique Camilleri, préfète de police de Marseille.  

Et l'inquiétude est grande dans la région phocéenne. Ces fusillades touchent des quartiers qui abritent des petits points de vente dans le trafic de cannabis et de cocaïne. Ces cités étaient jusqu'à présent épargnées. Le quartier du Moulin de mai est lancé dans une guerre contre une autre cité. Un litige pour quelques milliers d'euros par jour est à l'origine de ce conflit. Et selon la police judiciaire, ce conflit a entraîné la mort d'une dizaine de personnes en 2022

Avocate, Karima Meziene a perdu son grand frère, tué il y a six ans. Elle pilote une association d’aide aux familles de victimes de règlement de compte. "Aujourd'hui, on ne cible pas quelqu'un en particulier. Aujourd'hui, on tire dans la rue n'importe où. Tout le monde n'est pas à l'abri de prendre une balle perdue", pointe Karima Meziène. Les familles sont souvent seules face au silence de l'instruction judiciaire qui dure plusieurs années. Elles se regroupent pour tenter d’infléchir les politiques publiques dans les quartiers populaires. 

Un jeune footballeur mort à Noël

Ces balles perdues ont causé la mort d'un jeune footballeur de 22 ans dans la soirée du 23 décembre. Considérée à ce stade comme une victime collatérale par la police judiciaire, Adel Santana Mendy était attaquant au Football Club d’Aubagne, juste à côté de Marseille. 

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Le jeune joueur, formé à l'Olympique de Marseille, était sous contrat fédéral depuis cet été. Le Marseillais gagnait de l'argent grâce au football. Mais sa carrière s'est brutalement stoppée, tué en bas de chez lui vendredi dernier

Son coach Mohamed Sadani est encore sous le choc. "J'étais chez moi. On m'a appelé à minuit. Je ne comprenais pas", raconte l'entraîneur du club d'Aubagne. "Il a pris une balle perdue, c'est dramatique", poursuit-il au sujet de la mort de son ancien joueur. 

La photo d'Adel Santana Mendy en noir et blanc a circulé un peu partout dans la presse. Un visage et une identité ont pu être posé sur l'une des nombreuses victimes de fusillades à Marseille, un peu trop vite classées dans la catégorie des grands voyous. 

Le jeune footballeur n'avait pas de casier judiciaire. "Il n'avait pas le temps de faire autre chose que du football. Il s'entraînait tous les jours", raconte son entraîneur. Selon les enquêteurs, Adel Santana Mendy était simplement au mauvais endroit, au mauvais moment. 

"Une évolution à la Mexicaine"

Selon le journal Le Monde, 1.172 armes ont été saisies dans les Bouches-du-Rhône cette année. Une hausse de 72% par rapport à 2021. Pourtant, la population marseillaise continue de vivre dans la crainte. 

Dans l'enquête dans la mort d'Adel Santana Mendy, le parquet de Marseille note « une évolution à la Mexicaine, avec le même fonctionnement que les cartels ». Un sentiment expliqué par l'âge des victimes, plus jeunes, et par le sentiment d'impunité de la part des tireurs. Ces derniers n'hésitent pas à ouvrir le feu dans un point de deal à l'heure où les familles sont encore exposées. 

Le soir du Réveillon de Noël, Leila, une maman marseillaise, s'est retrouvée avec deux balles de kalachnikov encastrées dans son salon. "Je suis rentrée chez moi au rez-de-chaussée. Et de là, j'entends "Boum Boum" dans tous les sens. Je me suis jetée par terre quand ça a tiré", raconte cette habitante. Une des balles a pratiquement effleuré Leila. Ce soir-là, trois personnes, dont une jeune fille, ont été gravement blessées. À Marseille, la police judiciaire parvient à résoudre 50% des homicides en bande organisée.

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