"Elle agace parfois, mais surprend aussi". Marlène Schiappa, secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes est le sujet d'un documentaire d'Envoyé Spécial, émission présentée par Élise Lucet et diffusée sur France 2 ce jeudi 12 avril.
L'ancienne élue du Mans est présentée comme une femme ambitieuse, partie de rien en politique et qui a réussi à imposer ses méthodes dans le gouvernement d'Emmanuel Macron. Aux côtés du président de la République depuis la première heure, Marlène Schiappa apparaît dans ce documentaire sans filtre.
Déjeuner de travail au sein de son ministère, gestion de la crise Nicolas Hulot, témoignages de la militante féministe Caroline de Haas ou de Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'AVFT (Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail)... On vous résume les 4 points à retenir de ce documentaire intitulé "Marlène Schiappa, l'ambitieuse".
Avant l'arrivée de Marlène Schiappa au secrétariat d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, de nombreuses associations féministes étaient habituées à venir dans les bâtiments du gouvernement pour échanger et parler de leurs problématiques.
Sous l'ère de la benjamine du gouvernement, ces associations ne sont plus les bienvenues. Marlène Schiappa préfère inviter des entrepreneuses et amies élues afin de travailler sur les mesures du gouvernement.
Dans le documentaire, on voit la secrétaire d'État entourée des "plus belles et meilleures femmes de ce pays". On parle outrage sexiste, allongements du congé maternité avant d'immortaliser cette session de travail par un selfie de groupe.
Elle considère que beaucoup d'associations sont dépassées
Caroline de Haas, militante féministe
"Elle considère, je pense, que beaucoup d'associations sont dépassées, appartiennent à l'ancien temps et que c'est à travers des associations de blogueuses, de femmes cheffes d'entreprise qu'on réussira à faire bouger la société", analyse Caroline de Haas, militante féministe et co-fondatrice du Groupe F, nouveau mouvement lancé durant le mois d'avril.
Quand l'affaire des violences sexuelles (prescrites) concernant Nicolas Hulot sort dans la presse, les caméras de France 2 immortalisent la stratégie de réaction de Marlène Schiappa et de ses conseillers : se montrer aux côtés du ministre de l'Écologie à l'Assemblée nationale et rédiger une tribune de soutien, qui sera ensuite publiée dans Le Journal du dimanche.
La secrétaire d'État écrit de manière compulsive. Essais, romans et livres érotiques, publiés sous pseudonyme : Marie Minelli. En note de bas de page, observent les équipes d'Envoyé Spécial, on peut lire que "l'auteure de ces lignes (...) a fondé 'Maman travaille'", le réseau de mères actives créé par Marlène Schiappa.
"C'est une histoire de personnages", se défend la secrétaire d'État dans le reportage, sans jamais affirmer qu'elle est bien l'auteure de ces ouvrages.
Quand on n'est pas d'accord avec elle, Marlène Schiappa ne réagirait "pas très bien", selon Caroline de Haas. Au début de son mandat, la secrétaire d'État avait l'habitude, dit-elle, d'envoyer des messages privés sur Twitter pour exprimer son mécontentement.
Au Mans, on parle de ses "accès de colère", d'élus "entrés en résistance" contre elle. Sylvie Tolmont, suppléante socialiste de Stéphane Le Foll, montre aux caméras de France 2 un message envoyé par la secrétaire d'État, en décembre 2017 : "Je savais que tu étais une personne inculte, méprisable, aigrie mais de là à 'aimer' sur Twitter le fait que quelqu'un donne l'adresse de l'école de mes enfants : c'est juste à vomir. Tu n'as jamais été capable d'en avoir toi même donc peut-être ne sais-tu pas que c'est un principe de vie".
Sylvie Tomont se dit "encore choquée par ce message" qui attaque son "incapacité supposée à être mère". Marlène Schiappa n'a pas souhaité répondre à France 2 à ce sujet.