Septembre 2013, Larossi Abballa témoigne à la barre du
tribunal correctionnel de Paris. À 22 ans, il est jugé pour "association
de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme" dans le cadre
d'une enquête sur une filière d'acheminement de combattants islamistes vers les
zones tribales afghano-pakistanaises. Le Monde s'intéresse à ce moment précis où le jeune
homme n'est pas encore connu du grand public comme étant le meurtrier d'un couple de fonctionnaires de police à Magnanville dans les Yvelines. Quelques
instants après la tuerie, il a revendiqué l'acte sur les réseaux sociaux et son
appartenance à Daesh.
On découvre ainsi un homme éloigné de l'islam, quelques
semaines avant son interpellation. "Internet a programmé ma radicalisation
(…) On ne parlait que de ça, du jihad. C'est comme quelqu'un qui vivrait 24
heures sur 24 avec des braqueurs. Automatiquement, il va braquer !" Le
terroriste présumé avait été mis en examen en 2011. "Des échanges de
courriels entre Larossi Abballa et ses camarades témoignent de son impatience à
rejoindre la frontière afghano-pakistanaise. Quand, en janvier 2011, l'un d'eux
lui demande si ses parents sont d'accord, il répond : "Qu'ils le soient ou pas,
ce ne sont pas mes histoires, je veux combattre pour Allah'".
Ensuite, il va écrire à un ami "qu'il faut commencer
le taf" et précisera par la suite qu'il faut faire un "nettoyage de
kouffar [infidèles], rapporte Le Monde. L’autre homme lui suggère de
faire sauter Charlie Hebdo…. Et Larossi Abballa de lancer : 'On va pas attendre
d’être tous allés chez les frères [au Pakistan] et revenir chacun notre tour pour
commencer'. Il insiste, deux semaines après : 'Ne t’étonne pas si je quitte la
Jama’a [communauté] et que je vais à la chasse aux kouffar'. Il assure pouvoir
'se dégoter des armes'". Il niera tout une fois en garde à vue.
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