Lyon : un parent d'élève accuse un prof d'islamophobie, une enquête menée

L'Éducation nationale se penche sur une affaire ayant eu lieu en novembre dans un collège de Lyon, quelques jours après l'hommage rendu à Samuel Paty.

Une classe de collège (illustration)

Crédit : AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Depuis début novembre, un collège de Lyon est secoué par une affaire impliquant un parent d'élève et un professeur d'histoire-géographie, accusé d'islamophobie. L'Inspection générale de l'Éducation nationale est chargée d'enquêter sur les faits, a indiqué jeudi à l'AFP le ministère.

"Ce n'est pas une inspection 'sanction'. C'est pour objectiver les faits et la réponse apportée", a-t-il ajouté. Cette procédure a déjà donné lieu à des entretiens, au collège des Battières et au rectorat, qui se poursuivent cette semaine, selon le site Mediacités, à l'origine de cette information.

Les faits remontent au 9 novembre. Questionné dans une classe de cinquième sur une vidéo attribuant des propos islamophobes au président Emmanuel Macron, l'enseignant d'histoire-géographie a cherché à déconstruire cette "fake news" en évoquant le principe de laïcité, quelques jours après l'hommage rendu à l'enseignant assassiné Samuel Paty. Ses propos ont été rapportés - "déformés" selon ses collègues - au père de famille qui s'est alors rendu au collège pour accuser l'enseignant d'islamophobie.

Un couteau introduit, les enseignants en grève

Le professeur avait déposé plainte le 13 novembre et après audition des intéressés, le parquet avait classé sans suite la procédure deux jours plus tard. Depuis l'altercation, l'enseignant, en arrêt de travail, ses collègues et les syndicats attendaient "une réponse institutionnelle forte" - convocation de la famille et déplacement des élèves - qui n'est jamais venue selon eux.

Avant les vacances de Noël, un des enfants à l'origine de l'épisode avait en outre introduit un couteau dans le collège, ce qui lui avait valu une seule journée d'exclusion. C'est l'enseignant qui a finalement demandé à changer de collège, envisageant même de quitter le métier, ce qui a déclenché une grève de ses collègues à la rentrée de janvier.

Les deux enfants impliqués ont été changés d'établissement lundi, selon le rectorat. Décision prise en accord avec leurs parents lors d'un entretien avec l'inspecteur d'académie la semaine dernière - le père de famille avait refusé toute rencontre jusqu'alors.

La rédaction vous recommande