Dans le cadre d'une nouvelle journée de mobilisation, jeudi 28 avril, de violents affrontements ont été observés entre manifestants et forces de l'ordre. Que ce soit à Paris, Rennes ou encore à Nantes, les rassemblements ont dégénéré, causant plusieurs victimes, tel qu'un jeune devenu borgne et des policiers blessés. Le premier ministre Manuel Valls s'est empressé de condamner une telle perte de contrôle. "Quand on organise une manifestation, elle doit être encadrée, organisée et maîtrisée, martèle-t-il. À l'évidence, hier, cette organisation et cette maîtrise n'existaient pas".
La déléguée générale de l'Unef, Lilâ Le Bas, affirme malgré tout que "l'ensemble des organisations syndicales, comme depuis le début des mobilisations, met en place un service d'ordre pour justement assurer la sécurité des manifestants dans le cortège". Un service d'ordre qui selon Les Républicains n'a pas fonctionné. La déléguée se défend, rétorquant que "la responsabilité est collective dans les violences qui ont eu lieu lors de la manifestation". Elle pointe du doigt "des individus minoritaires mais violents, pour qui c'est une profession", avant de rappeler que la responsabilité des forces de l'ordre est le maintien de l'ordre, "non pas la violence face à des manifestants pacifiques".
Les jeunes ont envie de lever la tête pour se faire entendre
Lilâ Le Bas, déléguée générale de l'Unef
La déléguée semble mettre sur le même plan, la violence policière et celle des casseurs. Elle déclare qu'une minorité d'individus "cherche la provocation envers les forces de l'ordre", ce qui crée des tensions supplémentaires". La jeune femme tient à condamner l'ensemble de ces violences. En revanche, "on interpelle le gouvernement sur sa stratégie du maintien de l'ordre". Constatant de nombreux accidents, la déléguée générale considère que cette stratégie n'est pas la bonne. "L'enjeu de ces manifestations est bien de maintenir la sécurité des manifestants pacifiques, présents dans le cortège seulement pour exprimer leur point de vue", lance-t-elle.
Dans les prochains jours, l'ensemble des organisations syndicales discuteront pour "savoir sous quelle forme nous exprimerons notre désaccord à ce projet de loi", précise-t-elle. Les jeunes sont appelés à se mobiliser une nouvelle fois, le 1er et 3 mai prochain. En revanche, "on essaie de créer un climat plus serein", afin que "les prochaines mobilisations puissent se passer dans le calme". Une mobilisation importante aux yeux de Lilâ Le Bas. Selon elle, les jeunes aujourd'hui cherchent des cadres d'expression. "Les jeunes ont envie de lever la tête pour se faire entendre", conclut-elle.