Lors des précédentes journées de mobilisation contre la loi Travail, des lycéens avaient organisé des blocages qui avaient parfois dégénéré. Alors cette fois, il s'agit d'une mesure préventive et au moins vingt-et-un établissements sont concernés : des fermetures par crainte de débordements, notamment aux lycées Bergson, Voltaire, Paul Valéry, Jacques Decour ou Claude Bernard, pour lesquels les chefs d’établissements dénoncent des violences de lycéens : des vitres cassées, feux de poubelles, une porte enflammée et même des jets de projectiles.
Certains de ces lycées ne seront que partiellement fermés car ils accueillent aussi des collégiens et des élèves de classes préparatoires. À chaque fois, les proviseurs prévoient des emails ou des petits mots dans les carnets de correspondance à l’attention des parents, des explications aussi aux professeurs et à la hiérarchie au rectorat. Le ministère de l’Éducation Nationale voit ces fermetures d’un très mauvais œil et tente de les empêcher. Les consignes ont été rappelées fermement : selon le ministère, il est interdit d’empêcher à l’avance l’ouverture d’un lycée. Mais les proviseurs et chefs d'établissements justifient leur décision. C'est le cas de Myriam Honnorat, représentante des proviseurs au Syndicat National des personnels de direction.
Ce à quoi on assiste, ce sont pratiquement des dérivées urbaines
Myriam Honnorat, représentante des proviseurs
"C’est surtout un sentiment d’impuissance, confie-t-elle. Ce à quoi on assiste, ce sont pratiquement des dérivées urbaines". Selon Myriam Honnorat, il est très difficile "d'avoir affaire à des lycéens qui habituellement sont quand même nos élèves, avec lesquels on discute, on parle de leur avenir". Elle se dit inquiète de voir des élèves "arriver cagoulés, nous insulter ou encore envoyer des projectiles". Elle ajoute : "Vous recevez des coups de fil de parents exaspérés qui vous disent ‘Mais comment vous n’arrivez pas à assurer la sécurité de nos enfants, que fait la police, pourquoi est-ce qu’elle n’intervient pas ?'" Une situation que la représentante des proviseurs qualifie de "démoralisante" car ces chefs d'établissement sont "pris à partie de tous les côtés". "Nous nous sentons vraiment abandonnés", dénonce-t-elle.
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