Anne-Sophie Centis est une soignante hors normes. Cette kinésithérapeute de 37 ans, travaillant à l’hôpital pédiatrique Jeanne de Flandre à Lille est non-voyante et affiche une formidable force de caractère.
Avec sa blouse blanche et son large sourire toujours accroché au visage, Anne-Sophie se déplace avec une canne pliante pour se repérer dans les couloirs de l’hôpital sans ralentir, malgré sa déficience visuelle. "Je ne suis pas une kiné aveugle mais une kiné pas comme les autres", affirme-t-elle.
C’est à l’âge de 20 ans qu’Anne-Sophie, née avec une maladie, a totalement perdu la vue, mais par sa force de caractère, toujours motivée et soutenue par son entourage familial, elle est parvenue à intégrer le milieu hospitalier. Ce jour-là, elle pratique les soins sur un bébé qui souffre de bronchiolite. Sa main sur le ventre pour l’apaiser et son sens de l’orientation forcent le respect.
Toujours très concentrée Anne-Sophie s’y retrouve toujours avec les câbles des machines. "Je me dois d'être toujours hyper concentrée dans ce que je fais parce que je n'ai pas la vue, il y a un sens manquant et ça j'en suis tout à fait consciente, donc j'ai toujours considéré que c'était à moi de m'adapter", explique-t-elle.
Aux côtés des parents des malades, cette soignante nordiste sait inspirer la confiance. "Elle est très forte" se réjouit un père de famille. Mère de deux petits garçons, Anne-Sophie Centis a su se faire accepter dans l'hôpital comme l'explique Caroline Leconte, l'une des cadres de santé : "L'ensemble du personnel de la réanimation des soins pédiatriques la perçoit comme une kiné en or avec des sens bien plus développés".
Avec juste une petite perception lumineuse, Anne-Sophie est assez autonome dans les services et même à l’extérieur. Elle a aussi décidé de reprendre des études à l’université afin d'envisager, un jour, de pouvoir donner des cours dans une école. "À partir du moment où je me suis dis qu'il fallait que j'arrête d'être triste et qu'il faut que j'avance, j'ai trouvé des solutions", raconte la soignante.
Anne-Sophie Centis se cogne encore parfois dans les couloirs de l’hôpital lillois, mais la jeune femme a appris, durant son existence, à savoir surmonter les obstacles les uns après les autres.
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