Les troubles auditifs ne sont pas réservés aux personnes âgées. Les 15-30 ans aiment écouter fort la musique, de préférence au casque, et connaissent les risques de dommages de l'appareil auditif, mais ils ne changent pas pour autant leurs comportements, révèle une étude Ipsos.
Plus des trois quarts des jeunes interrogés ont déjà ressenti des acouphènes (bourdonnements ou sifflements dans les oreilles) ou une perte d'audition à la suite d'une forte exposition sonore.
Alors que presque tous (98%) sont conscient du danger et du risque de problèmes auditifs, les 15-30 ans ne prennent pas les précautions nécessaires : réduire la durée d'écoute au casque, porter des bouchons d'oreille pendant les concerts ou encore s'éloigner des enceintes.
Ils sont seulement 21% à s'éloigner systématiquement des enceintes, 10% à faire des pauses régulières, 3% à utiliser des bouchons d'oreilles à usage unique et 4% leurs propres bouchons.
"J'arrive pas à me dire : 'Mathieu, il faut que tu baisses la musique, parce que sinon tu risques de perdre tes oreilles'." À 18 ans, il écoute rap, R'n'B, zouk "tout le temps à fond, au maximum du volume" pour "se sentir mieux".
Cette génération privilégie l'écoute individuelle de la musique puisqu'une très grande majorité (89%) utilise un casque ou des écouteurs, et ce pendant une heure et 43 minutes par jour en moyenne.
Mathieu fait partie des 61% qui aiment tout particulièrement écouter au casque avant d'aller se coucher. Au réveil, "j'ai les oreilles... comme bouchées" et "souvent des acouphènes".
"Quand on est jeune, on a du mal à imaginer qu'on va vieillir, on a
besoin de tester ses limites. Écouter de la musique forte, c'est un
plaisir, dangereux, mais un plaisir", analyse le Dr Alain Londero,
ORL à l'Hôpital Georges-Pompidou à Paris, qui a participé l'étude
Ipsos, publiée à l'occasion de la Semaine du son, du 19 au 25 janvier à Paris et jusqu'au 8 février partout en France.
Il ne s'agit pas d'arrêter d'aller aux concerts ou en boîte de nuit, explique Alain Londero, mais de "le faire de façon raisonnable et
raisonnée". Sans quoi, "on prépare des générations de sourds", alerte le médecin. "Si on commence à abîmer son système auditif à 18 ans, vers 85 ou 90 ans, on a - en plus - le vieillissement naturel!"
Jean-Louis Horvilleur, audio-prothésiste, regrette que certains jeunes "gardent les symptômes" plusieurs semaines avant de se faire soigner, ignorant qu'il "fallait se faire traiter le plus vite possible". Environ 55% des jeunes déclarent
n'avoir rien fait pour s'informer sur le sujet ou être pris en charge après avoir ressenti un trouble auditif,
relève l'étude.
"Oreille cotonneuse, sifflement ou l'impression d'entendre tout trop fort... Si ça persiste après une nuit de sommeil, il faut consulter."
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