Les policiers récidivent. Au lendemain d'une impressionnante démonstration surprise sur l'avenue des Champs-Élysées, sirènes hurlantes et gyrophares allumés, les forces de l'ordre ont de nouveau entrepris des manifestations nocturnes, mercredi 19 octobre. Cette fois, les rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de France : à Paris, Nice, Marseille mais surtout à Évry, où 400 fonctionnaires se sont réunis dans le fief essonnien du Premier ministre Manuel Valls. C'est justement dans ce département que quatre agents ont été attaqués au cocktail Molotov, le 8 octobre à Viry-Châtillon.
À Évry, les manifestants en colère ont réservé un accueil musclé à leur directeur général Jean-Marc Falcone, venu sur place après avoir critiqué le premier défilé surprise sur les Champs-Élysées et annoncé d'éventuelles sanctions. Le numéro un de la police nationale a ainsi eu droit à une bronca, des sifflets et des huées. "Démission ! Démission !", criaient notamment les policiers. Beaucoup ne comprennent pas la condamnation immédiate de leur précédent mouvement. "On fait face à un directeur général de la police nationale qui qualifie tout de suite ça d'inqualifiable et dit qu'il va y avoir des sanctions sur les collègues. Moi, ce que je trouve inqualifiable c'est l'état de nos collègues à l'hôpital qui se font brûler dans des véhicules. Forcément, on ne comprend pas", dit l'un d'entre eux au micro de RTL.
En civil pour la plupart, capuches et foulard remontés sur le visage pour certains, les policiers de base se mêlent aux gradés. "En tant que policier, c'est la première fois que je manifeste. J'ai vingt-cinq ans de carrière. C'est pour vous dire que l'exaspération est vraiment grande", dit une major. "On veut des actes sur le terrain. Je ne crains pas d'être sanctionné", ajoute un autre policier.
À Marseille, une centaine de policiers se sont rassemblés à bord de leurs véhicules de service sur le Vieux-Port. En grande majorité de la police nationale, ils ont stationné leurs voitures, au nombre d'une quarantaine, sur une zone piétonnière en bas de la Canebière vers une heure du matin. Ils se sont ensuite rassemblés face à la mer et ont observé une minute de silence avant de regagner leurs voitures et de s'en aller dans le calme une demi-heure plus tard.
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