Les insectes invasifs, à la faveur du développement des transports et des changements climatiques, s'installent hors de leur milieu naturel. Les dégâts qu'ils causent se chiffrent à 69 milliards d'euros par an selon l'étude du CNRS et de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), pilotée par un écologue de l'université Paris-Sud. Mais les auteurs estiment que c'est largement sous-estimé, car ils manquent de données. La réalité serait plus proche de 240 milliards d'euros.
Ces dégâts sont enregistrés d'abord dans l'agriculture, où ils entraînent des pertes gigantesques. Le ver du cotonnier, qui vient d'Afrique, s'attaque à environ 80 espèces de végétaux et peut détruire jusqu'à 75% d'une récolte. Le longicorne brun de l'épinette, qui vient d'Europe, est responsable de 4 milliards d'euros de pertes dans l'industrie forestière au Canada. L'autre secteur touché par ces insectes invasifs est la santé. Le moustique, responsable de la dengue, représente à lui seul un coût d'un peu plus de 5 milliards d'euros ; le virus du Nil, près d'un milliard.
Les chercheurs insistent donc sur la prévention en incitant les pays à mettre sur pied une politique de biosécurité, à l'image de l'Australie qui contrôle très strictement l'entrée sur son territoire de tout végétal pouvant abriter des insectes invasifs. D'autant plus que certaines espèces sont difficiles à éradiquer une fois installées, comme la chrysomèle du maïs. Originaire d'Amérique et installée chez nous depuis une quinzaine d'années, elle résiste aux pesticides, et cause même des dégâts dans les cultures de maïs OGM.
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