"On est la génération du changement". Charlène Guérin, l'une des membres fondatrices du collectif Les Foulards Noirs, est une femme optimiste. Quelques jours après la Journée internationale des droits des femmes, qui mettait en avant le combat des femmes du monde rurale, l'agricultrice est convaincue que celles et ceux qui font le monde agricole de demain s'inscrivent dans une nouvelle lignée.
"On ouvre des portes, on ose dire quand cela ne va pas", explique-t-elle en ajoutant que femmes comme hommes se soutiennent dans cette démarche plus consciente des enjeux environnementaux, notamment.
"On ne peut rien changer au passé mais on peut mettre en place de nouvelles choses pour soigner ces erreurs", complète Charlène Guérin, l'une des figures d'une agriculture engagée, qui n'a pas l'intention de rester les bras croisés.
Retour en arrière. Tout est parti de ce collectif, Les Foulards Noirs, "né d'un coup de téléphone" et "d'un café entre quatre copines". Leur objectif ? "Prendre le relais des manifestations agricoles", menées par leurs maris, durant l'été 2015 et "toucher les politiques", explique alors l'agricultrice. Le foulard noir, c'est le symbole d'un deuil d'une activité qui ne leur permet plus de vivre dignement.
Deux ans et demi plus tard, après la publication d'un livre, la diffusion d'un documentaire, Les Champs de la colère, sur France 5, les problématiques soulevées par ces femmes sont enfin arrivées sur le devant de la scène médiatico-politique.
Fin février en effet, Brigitte Macron a fait le déplacement jusqu'à elles, à Vaubadon, dans la région de Caen, pour visiter une ferme et échanger sur leurs demandes et revendications, rapporte Ouest France. À Paris, au Sénat, une séance était consacrée aux femmes dans l'agriculture, à l'occasion de la remise d'un rapport au nom de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes.
On espérait secrètement arriver à une telle médiatisation mais on n'y croyait pas forcément
Charlène Guérin, agricultrice
"On espérait secrètement arriver à une telle médiatisation mais on n'y croyait pas forcément", précise Charlène Guérin pour qui tous les moyens sont bons pour parler des femmes et de la crise agricole.
L'agricultrice donne alors l'exemple de la visite de Brigitte Macron sur leurs terres. Coup médiatique ou pas ? Peu importe, assure Charlène Guérin. L'important c'est que la première dame soit venue rencontrer ces femmes qui se battent au quotidien pour faire valoir et reconnaître leur travail en tant qu'agricultrices... mais aussi en tant que femmes.
"Le plus urgent pour notre activité c'est la fixation d'un prix minimum sur la revente de nos produits", explique Charlène Guérin. La spécialiste ajoute également qu'une de leur difficulté se tient dans la "reconnaissance de leur travail", toujours moins importante que celle accordée aux hommes.
Les inégalités ne sont pas une exception dans l'agriculture et les écarts de salaires scandalisent Charlène Guérin. Pour elle, il est impensable qu'en 2018, les femmes ne soient pas autant reconnues pour leur activité professionnelle que leurs homologues masculins.
Maintenant que les politiques se sont emparés du sujet, Charlène Guérin et l'ensemble du collectif assurent leur optimisme. "On a été entendues mais on attend la mise en place d'actions concrètes. On a entendu assez de paroles, maintenant il nous faut des actes". Exemple avec le congé maternité harmonisé, proposé par Marlène Schiappa, secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte