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C'est l'histoire d'une star victime d'un hold-up. Et qui fait la une de
L'Humanité ce matin. Frédéric Demontfaucon a été champion du monde de judo en
2001. Et puis il y a 5 ans, une boule a commencé à gonfler dans son ventre, puis
un mal de dos insurmontable. Verdict, leucémie myéloïde chronique. Un cancer
rare du sang et de la moelle. Dans son malheur, Frédéric Demontfaucon a une
chance : il y a un médicament tout récent, le glivec des laboratoires suisses
Novartis. Efficacité indéniable mais coût exorbitant, c'est le médicament le
plus rentable de l'industrie pharmaceutique. Hold-up sur la santé : mis sur le
marché en 2000 à 30.000 dollars par an, le glivec est passé 5 ans plus tard à
60.000 puis aujourd'hui à 90.000 dollars, sans aucune justification.
Frédéric Demontfaucon a besoin de deux boîtes par mois, 2.500 euros la boîte,
soit 166 euros le cachet. "À ce prix-là, je fais gaffe à ne pas le faire tomber
dans le lavabo !" Il a fait un autre calcul : "En 5 ans, j'ai coûté 300.000
euros à la sécu, si je ne vivais pas en France avec ce système de santé je
n'aurais pas pu me le payer et je serais mort." Le champion de judo ne décolère
pas contre les marges mirobolantes des labos, les salaires astronomiques de leur
patron. Le jackpot des labos menace notre santé, à lire dans L'Huma ce matin
alors qu'une décision est très attendue aujourd'hui : l'office européen des
brevets basé à Munich va examiner la demande de médecins du monde qui conteste
le brevet du laboratoire américain qui vend à prix d'or un autre cachet, le
sovaldi, contre l'hépatite C.
Après les cachets, on parle aussi de poudre ce matin. Quel est le point
commun entre votre armoire à pharmacie et la province de Nagharar dans le sud de
l'Afghanistan ? Réponse : le talc. C'est de là-bas que vient la poudre extraite
de la roche blanche utilisée dans les cosmétiques, le papier, la peinture ou la
céramique vendue en Europe. Et c'est une enquête édifiante que publie Le Monde
cet après-midi. Comment l'industrie mondiale du talc finance les talibans et
Daesh en Afghanistan.
En fait, les groupes terroristes prélèvent des taxes au passage des camions
qui transportent le talc de l'Afghanistan au Pakistan. Rien qu'en 2014, ces
taxes ont rapporté aux talibans 22 millions de dollars, c'est leur deuxième
source de revenus après les narcotiques. Pour faire cesser ce juteux trafic,
Kaboul a interdit les exportations de talc il y a deux ans avant de les
autoriser de nouveau au début de cette année. En réalité, elles n'auraient pas
cessé, la zone d'extraction est contrôlée par des insurgés, elle est impossible
à administrer. Un trafic qui met en lumière les défis qui attendent
l'Afghanistan en matière de gouvernance alors qu'une conférence des donateurs
s'ouvre aujourd'hui à Bruxelles. Les mains de certains risquent d'être moites,
pas sûr que quelqu'un leur propose du talc.
Les sueurs froides des policiers parisiens dans la presse aussi. Grosse
pression sur les enquêteurs aux trousses des braqueurs qui s'en sont pris hier à
Kim Kardashian, la starlette est partout ce matin, avec en gros plan la fameuse
bagouse et son juste prix, à 4 millions d'euros. "Bijou, nom masculin qui donne
des soucis au Quai des Orfèvres", écrit joliment Étienne de Montety dans sa
chronique du Figaro. On y apprend d'ailleurs que bijou vient du breton bizou
avec un z qui signifie anneau du doigt. "Le braquage XXL" en une du
Parisien-Aujourd'hui en France, "la facheuse week" ironise Libération, qui se
pose la question sérieusement : "la bague à 4 millions finira -t-elle sur le
Bon Coin ?" Les Échos évoquent les conséquences économiques de l'affaire, "un
nouveau coup dur pour la destination France."
"Rapport de force surréaliste, s'insurge Didier Rose dans Les Dernières
Nouvelles d'Alsace. Tout un pays devrait craindre le pouvoir de nuisances d'une
Kim traumatisée, elle pourrait lui porter ombrage avec ces millions de suiveurs
sur les réseaux sociaux ? Les bijoux envolés d'une Castafiore gonflée de ses
selfies feraient de la France une nation de brigands ? Ce serait un autre
hold-up : que Paris passe pour une cité de la peur aux États-Unis, où les armes
sont en vente libre." Grandeur et décrépitude de la com moderne. C'est aussi ce
que dit Hervé Chabaud dans L'Ardennais. "Avant de claironner que Paris est
devenue la capitale des détrousseurs et des coupe-jarrets, mieux vaudrait
s'interroger sur les conséquences de l'affichage bling-bling tous azimuts !"
"Kim a été victime du délit-réalité" comme le titre Le Parisien.
Alors pour prendre un peu de hauteur, je vous conseille vivement la lecture
de la revue Le 1 entièrement consacrée cette semaine au livre du visage, ce
réseau sur lequel 1,7 milliard d'êtres humains sont branchés. Facebook est-il
notre ami ? Sommes-nous plus proches les uns des autres ou transformés en
fourmis numériques comme l'écrit le philosophe Bernard Stiegler, pour qui
Facebook est foncièrement toxique et avilissant. Il massifie les
comportements pour vendre à des annonceurs le maximum d'audience. Adèle van
Reeth, également philosophe, est plus indulgente. Facebook, dit-elle, est un
lieu où se rencontrent des âmes qui s'imaginent.
Facebook est-il notre ami ? Le réseau social se lance en tout cas aujourd'hui
dans le e-commerce avec Market Place, un espace dédié aux ventes entre
particuliers, pour concurrencer eBay et Le Bon Coin. Payer le juste prix entre
soi, c'est génial. Et y a même une catégorie bijou.
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