Onze jours après les attentats de Paris revendiqués par Daesh, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé ce mardi 24 novembre la mise en place d'une "habilitation" des imams pour promouvoir "un islam tolérant et ouvert" en France.
Cette "certification", qui sera délivrée par le CFCM, devrait prévoir une vérification des connaissances théologiques et de l'adhésion aux valeurs républicaines et la signature d'une "charte de l'imam" en cours d'élaboration, a précisé Anouar Kbibech à la sortie d'une réunion au ministère de l'Intérieur. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a de son côté souligné la "volonté du gouvernement de toute faire pour que les prêcheurs de haine" soient mis "hors d'état de nuire", a l'issue de cette rencontre.
Cette habilitation permettra de s'assurer du "parcours de formation théologique et profane" et portera notamment "sur la connaissance du contexte français, de l'histoire des religions, des institutions" de la République ainsi que de la laïcité.
Si rien à ce stade ne permet d'affirmer que cette habilitation sera l'un des critères de recrutement pour un imam, le président de l'instance représentative des mosquées se veut confiant : "retirer l'habilitation permettrait de mettre les mosquées devant leurs responsabilités", a-t-il ajouté.
Le CFCM est ainsi en train d'élaborer "une charte de l'imam" qui sera un "engagement de chaque imam sur un certain nombre de points forts", notamment "des éléments de discours pour qu'ils puissent propager un islam ouvert, tolérant" et "respectueux des lois de la République", a-t-il ajouté. Il a également confirmé la mise en place prochaine d'un "conseil religieux", chargé d'"élaborer ce discours alternatif" afin de "démonter sur le plan théologique tout l'argumentaire utilisé par les organisation terroristes et jihadistes pour embrigader nos jeunes".
"Le temps de l'action est venu, les musulmans de France prendront toute leur part" dans ce combat, a assuré Anouar Kbibech. "Le CFCM est déterminé à prendre ses responsabilités", notamment concernant le "suivi sur le plan théologique" des imams, a-t-il ajouté, en réitérant sa "condamnation sans appel" de "groupuscules" à l'origine des attentats, et qui "n'auront jamais le soutien des musulmans de France envers ces groupes qui gangrènent notre société. Peut après son arrivée à la tête du CFCM, Anouar Kbibech, annonçait déjà fin juillet son souhait de mettre en place une telle labellisation, pour lutter contre la radicalisation.
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