C'est l'un des prénoms qui a été le plus donné aux bébés en 2015. il est même 4e au palmarès des prénoms. Timéo. Et c'est troublant, comme si la hantise de l'attentat s'était inconsciemment glissée jusque dans les berceaux. Timéo. Des parents se félicitent sans doute d'avoir appelé leur fils de ce prénom chantant, Timéo En latin, ça veut dire " je crains, je redoute". C'est Dominique Jung dans les dernières nouvelles d'Alsace qui souligne ce matin cette coïncidence que les psychanalystes apprécieront. Même si on ne se l'avoue pas, notre vie quotidienne a changé depuis ce fatidique 7 janvier 2015.
Un changement que la presse interroge de nouveau ce matin un an jour pour jour, ce jour où les djihadistes nous ont déclaré la guerre comme le titre le Figaro, "Le jour où tout a changé" pour l'Yonne Républicaine, un jour qui nous a " marqué à jamais " titre Le Télégramme. Pour La Montagne, Charlie a changé la France, le journal publie comme plusieurs quotidiens régionaux ce matin ce dessin signé Deligne, et intitulé " un an déjà, et sur lequel des mains tendus brandissent un crayon comme un missile.
Ce changement, pour le gratuit 20 minutes c'est de " vivre avec la peur". C'est aussi ce que dit l'hsitorien Patrick Boucheron dans une interview passionnante à Libération. Il explique notamment que la peur peut avoir des effets structurants psychologiquement et politiquement en nous prévenant du danger. "On a des raisons d'avoir peur", dit-il, "pourquoi lit-on des histoires effrayantes aux enfants, sinon parce qu'on croit que la peur exerce à la vigilance...". Et si en plus on les lit à des petits Timéo...
Le Figaro revient ce matin sur la mort de Ruqia Hassan, une journaliste syrienne qui racontait le quotidien des habitants de Raqqa le fief de daesch. Ruquia avait 30 ans, elle a été exécutée pour espionnage, rallongeant la liste des journalistes enquêtant sur les exactions de Daesh et assassinés par l’organisation terroriste. Elle n'aura pas eu raison des djihadistes écrit la correspondante du Figaro à Istanbul, Delphine Minoui.