RATP : pourquoi l'entreprise est-elle accusée de fraude sur les contrôles techniques des bus ?
Des anciens conducteurs de bus accusent la compagnie de pousser ses chauffeurs à commettre des pratiques frauduleuses pour réussir ses contrôles techniques. Dans un communiqué, la RATP assure qu'elle "réfute vigoureusement toutes allégations remettant en cause la sécurité des passagers".
La RATP aurait-elle cherché à masquer l'état de ses véhicules ? Plusieurs anciens conducteurs de bus ont pris la parole, ce jeudi 22 août, dans les colonnes du Parisien. L'entreprise est accusée de fraude pour réussir ses contrôles techniques. Le transport public réfute ces accusations.
La compagnie de transports en commun francilienne est accusée de forcer ses chauffeurs à camoufler les voyants allumés sur les tableaux de bord des bus avant leur contrôle technique. Dans une enquête publiée par le journal Le Parisien, plusieurs employés témoignent. Ils expliquent avoir reçu des boîtiers électroniques similaires à ceux utilisés par les garagistes pour les diagnostics. Ces valises sont conçues pour réinitialiser les véhicules, effaçant ainsi tous les voyants d'alerte afin d'éviter une contre-visite et l'immobilisation des bus.
Le Parisien assure avoir constaté les faits aux mois de juin et de juillet dernier dans le Val-d'Oise. Il prend l'exemple d'un chauffeur de la RATP vu en train d'utiliser un boîtier sur un bus juste avant de le conduire au centre de contrôle technique.
La RATP réfute les accusations
La RATP a réagi dans un communiqué, publié dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 août. La compagnie "réfute vigoureusement toutes allégations remettant en cause la sécurité des passagers". Elle explique que les chauffeurs interrogés par Le Parisien sont "impliqués dans des accidents pour lesquels ils ont été reconnus responsables".
La RATP reconnaît néanmoins l'existence et l'utilisation de ces dispositifs. Elle promet qu'en cas de dysfonctionnement majeur, les défauts ainsi effacés réapparaissent lors du contrôle technique. Selon un ex-représentant du personnel à la RATP, cité par Le Parisien, la direction a été prévenue, notamment l'actuel PDG et ancien Premier ministre Jean Castex qui a, toujours selon le journal, rejeté ces accusations.
La régie des transports parisiens a diligenté une mission auprès de son délégué général à la sécurité des transports, qui doit rendre ses premières conclusions ce week-end à Valérie Pécresse, avant un rapport plus complet dans deux semaines.
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