Les rapports successifs du GIEC et la littérature scientifique continuent de documenter les effets actuels et futurs du réchauffement climatique. Pourtant, en France, "une importante communauté dénialiste (climato-sceptique, ndlr) française s’est structurée à l’été 2022 sur Twitter", note les auteurs d'une étude analysant "les nouveaux fronts du dénialisme et du climatoscepticisme". Cette étude, réalisée conjointement par l'Institut des Systèmes complexes de Paris et le CNRS, a étudié "deux années d'échanges sur Twitter".
"En France, l’intensification du militantisme dénialiste a été particulièrement marquée depuis juillet 2022 avec une triple actualité climatique : une série d’événements extrêmes, la tenue de la COP27 avec un poids fort des industries fossiles, et enfin la convergence des enjeux du réchauffement climatique avec ceux de la sécurité d’approvisionnement en pétrole et en gaz du fait de la guerre en Ukraine", note les auteurs de l'étude dans le résumé.
Les résultats de l'étude montrent une fois de plus la proximité entre les idées conspirationnistes. En effet, "le principal influenceur de la communauté dénialiste française est nouvellement acquis à cette cause après avoir été antivax", peut-on lire. La majorité des comptes dénialistes ont participé "à de nombreuses compagnes de contestations antisystèmes/antivax pendant la pandémie". De même, sur les 10.000 comptes dénialistes, "6.000 ont relayé la propagande du Kremlin sur la guerre en Ukraine".
Autre fait intéressant, Reconquête !, le parti d'Eric Zemmour, est le seul parti politique clairement lié à une partie des 10.000 comptes étudiés. En dehors de Reconquête !, "la communauté dénialiste n’est pas composée a priori de militants politiques relevant des partis traditionnels", selon les auteurs de l'étude.
Si ces résultats ne concernent que Twitter, l'influence de la désinformation diffusée sur les réseaux sociaux est très importante. Ces discours "freinent probablement la dissémination des connaissances scientifiques et des conclusions du GIEC", notent encore les auteurs de l'étude.