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Le Vieux-Port à Marseille, le 21 avril 2017.
Crédit : BORIS HORVAT / AFP
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"Il y a des accents de quartiers, l'accent du vieux port, l'accent des riches bourgeois de la rue paradis qui font semblant de ne pas avoir d'accent, et il y a l'accent de la plaine. Ça varie avec les quartiers et les classes sociales" déclarait en 1969 Marcel Pagnol, sur la variété des accents de Marseille. Mais cet accent que l'écrivain chérissait tant serait en train de disparaître selon une étude menée par Médéric Gasquet-Cyrus et Jean-Michel Géa, intitulée Marseille, entre gentrification et ségrégation langagière, une étude reprise par La Provence.
Les deux universitaires reviennent sur la gentrification de Marseille, ce processus qui désigne l'embourgeoisement d'un quartier populaire. L'arrivée des "néo-Marseillais" a chamboulé la sociologie de la ville, et ainsi son langage. "On s'est rendu compte qu'ils avaient des profils sensiblement identiques", confie Médéric Gasquet-Cyrus à La Provence. Ces jeunes cadres sup' travaillent dans la communication, la culture, le graphisme et ont des profils assez internationaux. Attirés par la qualité de vie et le développement de la ville méditerranéenne, ils ont posé leurs valises à Marseille.
Toutefois, si l'arrivée de ces marseillais 2.0 poussent les locaux à lisser leur accent, "les gentrifieurs sont très demandeurs de culture locale, qu'elle touche à la gastronomie, aux traditions ou au langage" raconte l'universitaire. Ainsi adoptent-ils volontiers les "peuchère" et autres "dégun", ces expressions si chers aux Marseillais de souche.
La volonté d'attirer des touristes Français et étrangers à Marseille joue également dans l'appauvrissement de l'accent. Si le Petit Train propose, pour ses visites en Français, des commentaires avec l'accent marseillais, les voix dans le métro, à la gare, ou même dans le touristique Colorbüs, sont standardisés, sans accent. Pour une meilleure compréhension apparemment.
Mais l'universitaire d'être optimiste, "interviewé en 1975, Georges Brassens faisait part de ses craintes face une normalisation de la langue due à la radio et la télé. Quarante-trois ans plus tard, les accents n'ont pas disparu : si les parlers évoluent, on continue de cultiver l'entre-soi dans des groupes, des communautés."
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