Les députés examinent la suppression des sept jours qui séparent les premiers rendez-vous dans le cadre d'une interruption volontaire de grossesse (IVG). Ce délai avait été mis en place au moment de la loi Veil, en 1975.
"À l'époque, beaucoup de gens avaient souhaité que les femmes qui ne réfléchissaient pas assez soient contraintes de réfléchir sept jours de plus lorsqu'elles demandaient une IVG", rappelle le professeur Israël Nisand.
"Il est temps de dépoussiérer cet aspect-là", poursuit le gynécologue obstétricien aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. "Certaines femmes ont déjà bien réfléchi lorsqu'elles viennent voir le médecin et n'ont pas besoin de réflexion supplémentaire, explique-t-il. D'autres sont dans l’ambiguïté et ont besoin de plus de temps. Il faut alors qu'elles soient accompagnées notamment par une psychologue".
"Il est très clair que désormais, beaucoup de gynécologues - et c'est le cas du collège national des gynécologues obstétriciens français - souhaitent que ce temps soit proposé systématiquement, mais jamais imposé", insiste Israël Nisand.
Ajuster le délai en fonction du besoin de la femme avec le médecin, c'est raisonnable
Yves Calvi
"C'est surtout les délais d'attente pour les structures, notamment dans les grandes villes, qui peuvent être une torture", explique-t-il. "L'attente d'une semaine n'était que très rarement vécue douloureusement et de manière difficile par les femmes. On est surtout dans le principe qui consiste à dire à une femme : 'Madame, vous avez demandé une IVG mais maintenant vous allez réfléchir pendant une semaine'. Imposer cela était ridicule", ajoute-t-il.
"Parfois, les femmes ont besoin de plus d'une semaine pour réfléchir. Nous souhaitions pas l'IVG extemporanée (...) En revanche, ajuster le délai en fonction du besoin de la femme avec le médecin, ça c'est raisonnable", dit le professeur.
"Supprimer totalement le délai n'aurait pas été favorable aux femmes. Mais dire que ce délai, au lieu d'être le même pour tout le monde, devient quelque chose de librement consenti par la femmes avec le médecin, c'est une très bonne chose", conclut Israël Nisand.
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