IRM : des délais d'attente toujours plus longs, fortes disparités régionales

DÉCRYPTAGE - Les délais d'attente pour passer un examen d'imagerie par résonance magnétique (IRM) s'allongent encore en France, avec des inégalités régionales toujours aussi marquées.

Un patient sur le point de réaliser une IRM

Crédit : PHILIPPE MERLE / AFP

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Le nouveau Plan cancer 2014-2019 a fixé un objectif : réduire à 20 jours le temps d'attente pour pouvoir passer une IRM.

En 2012, il fallait attendre 29 jours pour passer un examen d'IRM "en urgence" et 30,5 jours en 2013. Le temps moyen d'attente s'établi désormais à 37,7 jours, soit "la pire aggravation depuis onze ans" selon la dernière enquête de l'association Imagerie Santé Avenir (ISA).

Les hôpitaux ne sont pas suffisamment équipés car cela coûte cher. L'île de France et Provence-Alpes-Côte-d'Azur sont parmi les régions les mieux dotées, mais il y a de grandes disparités régionales.

Carte de France du nombre d'IRM par région et le délai moyen d'attente

Crédit : VL/FH P. PIZARRO/D. MAYER / AFP

De plus en plus de pathologies nécessitent une IRM

En Bretagne, les délais d'attente peuvent dépasser 50 jours. Au CHU de Rennes, les délais de rendez-vous pour une IRM sont en moyenne de 1 à 2 mois. Des délais qui augmentent au fil des ans en raison de la forte demande.

"Toutes les indications qui avant avaient besoin d'un scanner ont maintenant besoin d'une IRM. Dans le domaine cardiaque, alors que ça n'existait pas il y a quelques années et dans les pathologies cancéreuses, l'IRM a maintenant sa place souvent en complément du scanner", explique Jean-Yves Gauvrit, neuro-radiologue, et professeur de radiologie au CHU de Rennes, au micro de RTL.
Du même coup, le nombre d'IRM a été multiplié par deux en Bretagne en l'espace de sept ans mais pas les machines.
Selon le neuro-radiologue du CHU de Rennes, la démographie est un facteur explicatif de ces délais d'attente importants en Bretagne : "On est sur une région qui augmente sa population, avec des patients retraités qui demande à être bien soignés et une population qui a quelques facteurs de risque cardiovasculaires".
Pour les pathologies les plus sévères, quand l'examen doit se faire au plus vite, les urgences de Rennes disposent depuis deux mois maintenant de leur propre scanner.