INVITÉE RTL - Gendarme mortellement percuté : en France, il y a "un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes", selon Marie-Laure Pezant

Il s'appelait Éric Comyn. C'était un militaire de 54 ans, marié et père de deux enfants de 16 et 12 ans. Ce lundi 26 août, il a été fauché par un véhicule ayant pris la fuite après avoir refusé de se soumettre à un contrôle routier. Les faits se sont déroulés à Mougins (Alpes-Maritimes), à la sortie de l'autoroute A8. Un nouveau drame pour la gendarmerie qui perd l'un de ses adjudants.

Le suspect, un homme d'une trentaine d'années, a été interpellé à 4 h 05, cette nuit, selon les informations de RTL. Il s'est rendu de lui-même sous la pression de sa famille au commissariat de Cannes. Il a ensuite été directement remis aux mains de la brigade de recherche en charge de l'enquête.

Il a, par la suite, été testé positif à l'alcool et était connu pour divers délits routiers. "C'est un individu qui avait déjà commis un certains nombre d'infractions", explique Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie. "C'est un criminel de la route régulier et, dans le cadre de l'enquête, tous ces éléments vont être analysés, sachant qu'il avait déjà été sanctionné pour des faits précédents", poursuit-elle.

25.000 refus d'obtempérer par an

Ce nouveau refus d'obtempérer vient mettre un nouveau coup de projecteur sur cette infraction de plus en plus vue sur les routes françaises. "On a 25.000 refus d'obtempérer chaque année. On a eu une croissance de ces faits ces dernières années et, depuis deux ans, on est sur une stagnation", précise Marie-Laure Pezant. "Mais c'est un chiffre très important, c'est à peu près un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes en France. C'est un chiffre important qu'il faut absolument faire diminuer".

Pour comprendre cette explosion des faits, Marie-Laure Pezant fournit une explication : "Il est vrai que dans le quotidien, on a parfois des gens qui n'ont pas forcément de grosses infractions à se reprocher et qui ont ce comportement de fuite, mettant en danger les gendarmes sur le bord de la route. Ce sont des comportements qui ne sont pas admissibles". 

Pour endiguer ce phénomène, la gendarmerie procède à de la prévention. "On continue, chaque jour, d'aller au contact des jeunes, des moins jeunes, des conducteurs pour leur expliquer les règles de la route, mais aussi les comportements qu'il faut adopter", précise la porte-parole de la gendarmerie.

"Vous ne pouvez pas forcément faire face à toutes les situations"

Et en interne, la gendarmerie procède à des formations, qui sont "indispensables", de l'aveu de Marie-Laure Pezant. Tout au long de leur carrière, les gendarmes sont donc formés pour qu'ils puissent réagir correctement lors de ces contrôles routiers. "Notre priorité, c'est que les gendarmes soient en sécurité, et que les personnes contrôlées le soient aussi", poursuit-elle. Pour ce faire, de nombreux éléments sont installés lors des contrôles pour les sécuriser un maximum.

Cependant, elle le sait : "Vous ne pouvez pas forcément faire face à toutes les situations en fonction des conducteurs, des comportements. Il y a des circonstances qui peuvent rendre les choses plus complexes malgré ces formations."

Malgré ces précautions, c'est "une centaine de gendarmes qui sont blessés chaque année suite à des refus d'obtempérer". 

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