Le Salon de l'Agriculture 2024 promettait d'être historique, après les importantes manifestations qui ont animé le début d'année. Cette 60e édition a, en effet, été marquée par la colère des agriculteurs, qui promettaient de rester mobilisés, attendant de voir dans leur ferme la traduction des multiples annonces gouvernementales.
Ce dimanche 3 mars, Jean-Luc Poulain, président du Salon, dresse un bilan positif de cette édition. Les objectifs sont "très légèrement dépassés", a-t-il affirmé. Quelque 603.692 personnes sont venues au Salon de l'Agriculture, soit quelques milliers de plus que les 600.000 visés au début de l'événement.
Il se dit satisfait de ce bilan, "car on a commencé dans des conditions difficiles avec une perte de visiteurs les deux premiers jours. Les visiteurs n'avaient pas forcément envie de se mettre dans des actions syndicales", poursuit Jean-Luc Poulain. "À partir de lundi, on a commencé à faire un peu plus chaque jour par rapport aux mêmes jours des années précédentes. Donc le trou est quasiment bouché : on est plus qu'à 12.000 visiteurs d'écart, alors qu'on était à près de 40.000 dimanche soir", se réjouit-il.
Malgré cette légère baisse d'affluence, Jean-Luc Poulain a constaté un regain d'intérêt des visiteurs, avec des discussions qui tournaient principalement autour des revenus ou des raisons du mal-être des agriculteurs. "On voit bien que les citoyens ont été sensibilisés. Maintenant qu'ils ont les explications, il faut qu'ils fassent l'acte d'achat, chaque jour", poursuit-il.
Mais les actions devraient se poursuivre. C'est en tout cas le message d'Arnaud Rousseau, président du syndicat majoritaire FNSEA. "On continuera à avoir des actions sur le terrain", car "sur le plan politique, les choses ne sont clairement pas terminées".
Même son de cloche pour Jean-Luc Poulain. "Il faut que les agriculteurs dans leurs cours de ferme ce que ce mouvement social leur a apporté. On ne va pas dire qu'il n'y a rien eu, mais il manque encore beaucoup de réponses, il y a encore beaucoup de choses promises sur lesquelles il n'y a pas de réponses", regrette-t-il. Le président du Salon cite, entre autres, le curage des fossés. "Il faut que ça se voie. Les paroles, c'est bien, mais ça ne se voit pas dans les cours des fermes."
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