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INVITÉ RTL - Homophobie : "On a des jeunes de plus en plus agressifs, (...) on fait un sacré bond en arrière", estime Yoann Lemaire
Yoann Lemaire ancien footballeur, qui sensibilise les plus jeunes sur le sujet de l'homosexualité, a dû quitter une salle de classe en pleine intervention, victime d'insultes et de comportements agressifs.
Le footballeur Yoann Lemaire
Crédit : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Yoann Lemaire, fondateur et président de l'association "Foot Ensemble", qui lutte contre l'homophobie dans le sport et ailleurs a été l'un des premiers footballeurs à avoir révélé son homosexualité en 2004. Depuis, il sillonne la France pour sensibiliser les plus jeunes, à la fois dans les établissements scolaires ou les clubs de foot. Pour la première fois cette semaine, il a dû quitter une salle de classe en pleine intervention. "C'est de plus en plus compliqué, on ne va pas se mentir. On a des jeunes qui sont de plus en plus agressifs quand on parle d'un sujet clivant, qui est l'homosexualité", nous dit-il ce jeudi 25 avril sur RTL.
"Je leur pose des questions basiques : c'est quoi l'homophobie ? C'est quoi l'homosexualité ? C'est quoi une discrimination ? Là, le ton est monté, beaucoup sur les religions. Systématiquement, maintenant, on revient sur les religions. On vous explique que c'est interdit, que ce n'est pas quelque chose de naturel, c'est contre-nature. On m'a expliqué que la Bible, c'était Adam et Ève, un homme et une femme, avec beaucoup d'agressivité", raconte Yoann Lemaire.
On est en 2024, on fait un sacré bond en arrière
Yoann Lemaire
"L'homosexualité, ça va chercher l'intimité, ça fait du dégoût, de la peur, voire de la haine. Et là, en l'occurrence, quelques jeunes ont dépassé les limites, des propos clairement homophobes, il y avait beaucoup de haine. J'ai entendu des insultes à mon égard, avec beaucoup d'agressivité, alors j'ai préféré partir", dit-il, précisant que "vous avez aussi des gamins qui sont extraordinaires, mais il y a une minorité agissante qui est de plus en plus agissante, où ils ne veulent pas entendre parler de ce sujet. Alors il y a plein d'arguments, des traditions, des religions, un manque d'éducation...".
"Ils trouvent ça énervant, dégueulasse, écœurant. C'est interdit selon eux. Je suis assez inquiet parce que je pense à des jeunes qui peuvent faire partie de ce lot, qui sont eux-mêmes homosexuels. C'est compliqué. Il faut rappeler quand même qu'il y a beaucoup de gamins qui en souffrent, il y a beaucoup de suicides. C'est un sujet sérieux, il faut savoir briser le tabou", selon lui. Aujourd'hui, l'ancien footballeur se dit en colère et inquiet : "On est en 2024, on fait un sacré bond en arrière".
