Homophobie : victime de cyberharcèlement, la présidente des Scouts de France démissionne

La présidente des Scouts et guides de France Marine Rosset a démissionné ce mercredi 6 août. Dans une interview accordée à "La Croix", elle a confié qu'elle était victime de harcèlement homophobe.

Marine Rosset en 2024

Crédit : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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En 2024, les infractions LGBTphobes ont augmenté de 5%. Ce mercredi 6 août, la présidente des Scouts de France Marine Rosset a témoigné une fois de plus de la violence de l'homophobie. Forcée à démissionner à cause des critiques et menaces, elle a accordé un entretien à nos confrères du journal La Croix.

"La situation était intenable" a déclaré la mère de famille de 39 ans. Élue à la mi-juin, elle s'était attirée les foudres de plusieurs sites d'extrême droite. Elle devait également faire face à des réactions dubitatives au sein même de l'Église. Elle aura été présidente pendant moins de deux mois. Marine Rosset a confié qu'elle souhaitait préserver "sa famille" en prenant cette décision. Conseillère municipale socialiste dans le Vᵉ arrondissement de Paris, elle avait défendu des positions pro-IVG.

"Après mon élection, il y a eu des gens, extérieurs au scoutisme, des forces politiques, de communications, financières même, qui ont instrumentalisé des prises de position que j'ai pu avoir" explique l'ex-présidente. À cause de cela, "il en a découlé une image mensongère des Scouts et guides de France parce qu'on a associé un certain nombre de mes positions avec celles du mouvement", déplore-t-elle.

Marine Rosset a exprimé que "l'annonce imprévue" des élections législatives partielles dans sa circonscription a "changé la donne". Bien qu'elle ne souhaite pas renouveler l'expérience en 2025, elle s'était présentée en 2022 et 2024. "La moindre de mes prises de parole aurait été surveillée. Or, il était vraiment important pour moi que le mouvement ne soit pas réduit à ma seule personne : il est plus grand que moi. Je ne souhaitais surtout pas l'abîmer", indique la conseillère municipale.

L'avis des Scouts et guides de France sur la situation

Durant son entretien, Marine Rosset a dit "être attaquée tous les jours sur les réseaux sociaux, avec des messages souhaitant (sa) disparition". D'après elle, "la critique sur mon engagement politique était souvent un moyen de me critiquer sans évoquer mon homosexualité". Très en colère, elle se désole que certains aient remis sa foi en cause du fait de son homosexualité.

Dans un communiqué, les Scouts et guides de France ont estimé que ce "choix d'un retrait permet de préserver la dimension apartisane des Scouts et guides de France et d'éviter que le mouvement ne soit pris à partie". Le mouvement dénonce "fermement les propos violents, discriminants ou déshumanisants qui ont pu être exprimés ces dernières semaines" à l'encontre de sa présidente. "Ces violences, notamment homophobes, sont profondément contraires à notre éthique éducative et associative", insiste-t-il.

Le mouvement ajoute apporter son soutien à une "plainte déposée par Marine Rosset", début juillet à Paris, et précise qu'il "se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires à ses côtés". Avec plus de 100.000 adhérents et plus de 900 groupes, le mouvement est la première association de scoutisme.

La désormais ex-présidente de l'association, indique qu'elle continuera à remplir d'autres missions comme administratrice des Scouts et guides de France. Une nouvelle gouvernance collégiale a déjà été élue, présidée par Pierre Monéger.

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