Les poulets OGM, en dépit de la méfiance généralisée en France et en Europe vis-à-vis des OGM, nous pourrions bien être amenés à les manger faute de mieux. La grippe aviaire est une maladie virale dont le vecteur est donc un virus baptisé H5N1, un proche du virus de la grippe humaine.
Comme son nom l'indique, ce virus est véhiculé par des oiseaux, les canards et les oies, notamment sauvages, et il peut contaminer des élevages d'autres volailles : poulets, dindes, etc. Ce virus est dangereux d'abord pour les volailles qui peuvent en mourir, d'autant que ce virus est devenu très virulent depuis 2021.
La grande crainte des autorités sanitaires est qu'il mute et se transmette à l'Homme. Il y a déjà eu des cas sporadiques de contaminations humaines en Asie. C'est pour cela qu'on livre une lutte sans merci contre ce virus.
Dès qu'un élevage est contaminé, on abat tous ses animaux et on le détruit. On a ainsi tué prématurément des millions de poulets, dindes ou canards. Coût pour les éleveurs : des centaines de millions d'euros dans le monde entier.
La France, notamment, s'est lancée dans une campagne de vaccination des principaux vecteurs de la grippe aviaire, les canards. 60 millions de canards ont été vaccinés cette année. Pour les poules, on les confine dans leurs bâtiments d'élevage dès que la grippe pointe le bout de son nez et on croise les doigts pour que le virus ne mute pas.
Mais il y a une solution bien plus radicale pour remplacer toutes ces mesures de prophylaxie, c'est l'édition génétique. La fameuse technique CRISPR-Cas9 avait valu le prix Nobel à notamment la Française Emmanuelle Charpentier : on repère dans l'ADN du poulet le gène qui code pour la protéine qui permet au virus de se recopier dans la cellule.
On modifie ce gène et on le replace dans l'ADN du poulet. On obtient une nouvelle race de poulets parfaitement viable, mais dans les cellules desquels le virus ne peut plus se recopier. Avec cette subtile modification génétique, des chercheurs de l'université d'Edimbourg viennent d'obtenir une lignée de poulet résistante à 90% à une faible dose de virus.
Sauf qu'avec une dose plus élevée de virus, la moitié des poulets a quand même contracté la grippe. Les chercheurs ont montré que c'est parce que le virus s'était adapté à la protéine modifiée par addition génétique. Il faudra donc selon eux modifier plusieurs protéines du poulet pour le rendre définitivement résistant au virus de la grippe aviaire et à toutes ces mutations, mais désormais cela semble faisable.
C'est en fait un nouveau moyen de sélection génétique, sélection que l'on pratique sur nos volailles d'élevage depuis des siècles. Alors c'est vrai que ça peut poser un problème d'acceptation. Mais si un beau matin, le virus H5N1 devient gravement pathogène pour l'homme, il faudra employer les grands moyens en supprimant des centaines de millions d'animaux. Rendre canards, oies et poulets résistants à ces virus serait une excellente prévention. Et on le sait, prévenir, c'est toujours mieux que guérir.
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