Le président du Medef Pierre Gattaz a suggéré jeudi 30 octobre que la France sorte de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier un licenciement, afin de lever la crainte de l'embauche chez les chefs d'entreprises.
Les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat.
Pierre Gattaz
Pierre Gattaz explique dans une interview accordée à L'Opinion que cette obligation est l'"un des principaux freins à l'embauche. Les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat".
"Reste que pour lever le frein juridique, il faut sortir de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail qui nous oblige à justifier les motifs du licenciement. Tant qu'on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité", estime-il.
La flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie.
Pierre Gattaz
"Nous avons signé en 1982 cette convention, très peu de pays l'on ratifiée, l'Allemagne ne l'a pas fait", a argué Pierre Gattaz, estimant que "la flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie".
Ce vendredi, la ministre de la Fonction publique a qualifié de "très conservateur et un peu archaïque" l'appel de Pierre Gattaz. "C'est une erreur", a-t-elle estimé sur Sud Radio.
Pour Marylise Lebranchu, l'absence de créations d'emploi en dépit des mesures d'aides aux entreprises telles que le CICE, "c'est peut-être ce qui gêne Monsieur Gattaz ; alors il essaie de trouver une autre raison pour laquelle il n'y a pas eu de créations d'emploi."
Pierre Gattaz, a-t-elle estimé, "est dans une logique du bas coût, du low-cost. Il faut faire extrêmement attention", a-t-elle prévenu, évoquant les "mini-jobs" et les "petits boulots" en Allemagne, qui d'ailleurs, n'a pas ratifié la convention 158.
Je pense simplement que le président du Medef, à force de vouloir en rajouter à chaque interview, peut-être, retourne dans un passé très, très lointain.
Marylise Lebranchu
A ce propos, la ministre a suggéré à Pierre Gattaz d'écouter "le délégué du Medef en Bretagne qui explique que si un certain nombre d'entreprises agro-alimentaires ont été mises à genoux, c'est parce que justement en Allemagne on payait 350 euros les salariés". "Je pense simplement que le président du Medef, à force de vouloir en rajouter à chaque interview, peut-être, retourne dans un passé très, très lointain", a conclu la ministre.
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