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En Hongrie, la police forme des "chasseurs de migrants"

REPLAY - La journaliste Marie Guerrier épluche l'actualité du 26 mai : les nouvelles mesures anti-migrants en Hongrie, les adieux de Michel Sardou à la chanson, la musique de Najat Vallaud-Belkacem et le pied de Benjamin Nivet.

Des militaires hongrois face aux migrants à la frontière avec la Serbie, le 16 septembre 2015
Des militaires hongrois face aux migrants à la frontière avec la Serbie, le 16 septembre 2015
Crédit : ARMEND NIMANI / AFP
En Hongrie, la police forme des "chasseurs de migrants"
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En Hongrie, la police forme des "chasseurs de migrants"
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Marie Guerrier
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Profession : chasseur de migrants. Le Parisien Magazine nous emmène en Hongrie. Là-bas, la police recrute des volontaires pour surveiller les frontières. Le nom officiel de cette nouvelle brigade, c'est "chasseurs frontaliers." Ils portent un uniforme bleu, un calot rouge sur la tête, et ils suivent des cours d'auto-défense, afin de mener à bien une arrestation musclée de migrants. Placage au sol, tibia sur la nuque... "Ces volontaires de 30 ans en moyenne, 15 % de femmes, seront 3.000 à terme. Ils vont patrouiller à la frontière avec la Serbie, armés d'un spray de gaz poivré, d'une matraque et d'un revolver."
 
Depuis le début de la crise des migrants en 2015, la Hongrie a multiplié les réformes : entrer dans le pays sans autorisation est devenu un crime passible de trois ans de prison. Par ailleurs, le parlement a voté la détention systématique des demandeurs d'asile. Dans le centre de formation des chasseurs frontaliers, les mots "migrant" et "réfugié" ne sont jamais prononcés. Le Premier ministre nationaliste Victor Orban préfère parler d'immigration illégale, de poison ou de cheval de Troie du terrorisme.
 
Une recrue de 29 ans, Alexandra, explique que c'est un boulot garanti et bien payé. Les élèves sont payés dès le début de leur formation et au bout de deux mois, la rémunération passe de 500 à 700 euros par moi, le double du salaire minimum en Hongrie. La police mène une campagne de sensibilisation très active : des témoignages enthousiastes publiés dans la presse, des vidéos de promotion montées comme des bandes-annonces de film d'action. Une autre recrue de 23 ans avoue qu'il a postulé pour le salaire, sans grande conviction. Il répète les propos du Premier ministre : "On ne doit pas accueillir les migrants", "Ils sont incapables de s'intégrer à la culture européenne", "Ils sont agressifs"... Et puis, il finit pas lâcher qu'il n'en a jamais rencontré. 

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