4 min de lecture
Un attentat a été perpétré à Manchester, le 22 mai 2017
Crédit : Ben Stansall / AFP
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"Quand il n'y a plus de mots pour dire ce qui dépasse l'entendement, il ne
reste plus que les sentiments". Dans Le Parisien, ce 24 mai, Jean-Marie Montali livre les
siens, qui sont aussi les nôtres : "La tristesse d'abord. Une infinie tristesse.
Les enfants de Manchester sont ceux de Nice, de Paris, et d'ailleurs, ce sont
les nôtres."
"Le mépris ensuite. Un profond mépris. Pour Daesh, qui n'est pas seulement
une secte, pas seulement une insulte faite à la religion, mais une injure à
l'humanité tout entière. Le dégoût aussi. Un extraordinaire dégoût envers toutes
ces petites cervelles fanatiques assez perverses pour maquiller leurs crimes
derrière une idéologie comme on maquille une vieille putain sous une grosse
couche de fond teint pour tromper les gogos", écrit Jean-Marie Montali. Et la
colère enfin. "La colère sourde. Parce que désormais Daesh fait ça aussi : tuer
sciemment le plus d'enfants possible".
C'est d'abord ce que retient la presse en une ce mercredi 24 mai. "L'enfance
assassinée" titre Libération, "L'innocence pour cible" en une de L'Indépendant
Catalan, "La jeunesse foudroyée", en manchette du Télégramme. Et à la une des
journaux britanniques, le visage de la plus jeune des victimes, Saffie Rose, 8
ans, "La petite fille qui ne rentrera jamais à la maison", en une de The
Independant, elle est aussi en première page du Sun avec à côté d'elle la photo
du terroriste présumé, "Ange et démon", titre le tabloïd. Hier soir, à
Manchester, au début de la veillée d'hommage aux victimes a été jouée la musique
du film de Godard, Le Mépris.
Au-delà des sentiments, il y a aussi une requête dans la presse ce 24
mai : oublier le Brexit et travailler ensemble. "L'attentat de Manchester a
recréé une forme d'unité européenne, la plus noble, celle de la solidarité", écrit Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne avant de souligner "la
nécessité de resserrer le filet du renseignement en amont".
Le Figaro, de son côté, rappelle qu'Emmanuel Macron réunit ce 24 mai à l'Élysée un conseil de défense pour accélérer la création d'une task force anti-Daesh, mais à lire L'Opinion, c'est pas gagné. "Lutte contre le terrorisme : ça flotte au sommet !", titre le journal libéral.
"Il y a d'abord, écrit
Jean-Dominique Merchet, le hasard du calendrier. Les trois chefs des principaux
services de renseignement quitteront leur poste dans les prochaines semaines.
Mais surtout, la période de transition politique que vit la France a
sérieusement dégarni l'échelon politique en matière d'antiterrorisme." N'était
qu'à voir le premier conseil de défense réuni jeudi 18 mai : alors que chaque
semaine, le terrorisme est le premier sujet abordé au travers d'un exposé du
patron des renseignements intérieurs, il est apparu la semaine dernière qu'un
seul ministre était au fait des dossiers, Jean-Yves Le Drian, désormais aux
affaires étrangères. Un professionnel de l'antiterrorisme s'interroge lui sur
la faiblesse de l'équipe du ministre de l'Intérieur.
"Une certitude, il va falloir de la sagesse et du travail, concilio et
labore, en latin, ça tombe bien, indique Thierry Rabiller, de Paris-Normandie,
c'est la devise de Manchester".
Dans la presse également, la politique en France. Avec un retour sur la
campagne des municipales de 1989 : Society nous emmène en Alsace, à
Truchtersheim. 2 000 habitants, la commune a un temps été surnommé le grenier à
blé de Strasbourg, avant d'écoper d'un nouveau surnom plus tape-à-l’œil, le
petit Monaco de la région strasbourgeoise. Des familles aisées sont venues
s'installer ici parce que c'était tout près de la ville. Et donc 1989 élections
municipales, la prof de français de Truchtersheim décide de se présenter, mais
pour cela elle doit trouver 14 colistiers, elle embarque avec elle le docteur du
village, et frappe à toutes les portes pour trouver des bonnes volontés.
C'est madame Briard qui s'en souvient, l'institutrice du village avait dit
banco à l'époque, tout comme son voisin, Jean-Paul, gérant d'une société
d'ambulance. On n'avait pas de parti politique, pas d'étiquette, on voulait
juste changer les choses, installer un parc de santé, construire plus de
logements sociaux et surtout aider les jeunes qui partaient tous, car le prix au
mètre carré devenait trop cher. La liste s'appelait Truchtersheim demain, le
slogan c'était "dans le respect de tous".
Problème, l'équipe est surtout constituée de gens qui viennent d'arriver dans
le village, qui sont mal implantés. La liste se fera laminer dès le premier tour
au profit du maire sortant, par ailleurs directeur du Crédit Agricole.
Aujourd'hui, au village, beaucoup font le parallèle avec Emmanuel Macron, une
certaine élite qui veut déloger les vieux notables. "On était quand même tous de
droite, se souvient Jean-Paul. Brigitte aussi d'ailleurs !" Brigitte, la tête de
liste, Brigitte Auzière, 36 ans 28 ans plus tard elle est devenue Brigitte
Macron. Son mari a fait 71% a Truchtersheim au second tour.
À lire aussi, un mea culpa. Sa lettre aurait pu commencer par le slogan de
Brigitte Macron, "dans le respect de tous". Cyril Hanouna, enfant de 42
ans, publie une lettre d'excuses sur le site de Libération, après la polémique
sur son canular de jeudi 18 mai, où il piégeait des homosexuels en direct sur
C8.
L'animateur reconnait que son sketch est "allé trop loin", qu'il n'avait "pas
lieu d'être" et que la polémique lui a fait "prendre conscience qu'aujourd’hui,
en France, des homosexuels souffrent encore trop du rejet". "Par un habile tour
de passe-passe, commente Libé, Hanouna renvoie sa propre homophobie à celle de
la société tout entière. Chacun se fera donc une idée de la sincérité et de la
portée de cette prise de conscience tardive, alors que le CSA vient d’ouvrir une
procédure de sanction contre sa chaîne et que les annonceurs ont retiré leur
campagne."
"Cette fois-ci, ma liberté d’expression, celle que je chéris par-dessus tout
et que je revendique comme mon emblème, a porté atteinte à autrui. Je n’ai donc
pas, pour cet instant, mérité ma liberté d’expression", écrit Cyril
Hanouna.
Faute avouée à moitié pardonnée ? L'animateur a, en tout cas, les honneurs de la une de Charlie hebdo. "Virez Hanouna, virez l'hémorroïde du PAF", avec un dessin de Coco que la bienséance interdit de décrire ici, eu égard aux oreilles les plus chastes. Le dessin a été fait avant le mea culpa d'Hanouna dans Libé, mais pas sûr que Charlie aurait titré que "Tout est pardonné". On garde ça pour des barbus encore plus idiots.
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