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Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'IFRAP, pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques
Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP
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À l'occasion du séminaire sur la refondation de l'École, à Paris, ce lundi 2 mai, le président de la République François Hollande doit présenter le bilan des réformes de l'École, et devrait en profiter pour officialiser une augmentation de 800 euros, sous forme de prime, pour les professeurs des écoles. Selon Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap, pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, cette prime n'est pas injustifiée si l'on se place du côté des professeurs.
"On sait que les professeurs du premier degré sont mal payés pour plus d'heures", déclare-t-elle, avant d'expliquer que ces derniers donnent 27 heures de cours par semaine pour un salaire mensuel de 2.200 euros, contre 18 heures pour un professeur du second degré, alors rémunéré 2.600 euros. Une différence non négligeable.
La directrice de l'Ifrap rejoint l'opinion publique, considérant que cette prime est incontestablement "une mesure électoraliste". Néanmoins, cela permettrait de "se poser la question de cette fameuse refondation de l'École". Cette prime étant adressée à tout le monde, "on est donc toujours dans nos travers français, c'est-à-dire l'égalitarisme", lance la directrice. L'État décide de donner la prime à tout le monde, sans savoir si la personne est absente, si "elle se décarcasse", ou si tout simplement "c'est un bon professeur", dénonce-t-elle.
En France, on fait tout de façon égalitaire
Danielle, ancienne enseignante
Danielle, ancienne enseignante est favorable à cette prime, mais appelle le gouvernement à regarder les compétences des professeurs. "En France, on fait tout de façon égalitaire", dénonce-t-elle pour insister sur le fait de distinguer "les bons enseignants des mauvais enseignants". Pour cela, Danielle a décidé de distribuer à ses élèves des fiches d'évaluation pour chaque enseignant. Une position de "chef d'établissements, de manager", un mot qu'Agnès Verdier-Molinié refuse d'entendre au sein de l'Éducation nationale.
Selon la directrice de l'Ifrap, régionaliser ou départementaliser l'école est la réponse. "L'avenir c'est gérer l'éducation au niveau local". La difficulté étant que "dans l'éducation, on a divisé les responsabilités". Agnès Verdier-Molinié pointe du doigt l'État, "chargé de payer dans sa grande sagesse les professeurs, tout en croyant qu'il peut les évaluer depuis le niveau central".
Elle rappelle qu'aucun pays n'agit de la sorte. Que ce soit l'Allemagne, la Suède ou encore le Royaume-Uni, "ils ont complètement décentraliser la gestion de l'école", avec une meilleure dynamique. Contrairement à l'Hexagone qui cherche à maintenir ce côté monolithique de l'Éducation nationale centralisée et ce principe permanent de verser une prime à tous, sans se préoccuper de l'absentéisme, soit 17,2 jours d'absence par professeur et par an.
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