ÉDITO - Savoie : un garage Renault propose des chaussettes plutôt qu'une augmentation de salaire

Ils voulaient un treizième mois ces salariés du garage Renault de Saint-Jean-de-Maurienne, ils voulaient aussi une augmentation à la hauteur de l’inflation qu’ils subissent au quotidien et qui rend si difficiles les fins de mois. Devant cette détresse, magnanime, leur patron, un groupe concessionnaire automobile, qui a quand même fait 5,9 milliards de chiffre d’affaires l’an passé, leur a proposé : une paire de chaussettes à 12 euros !

Oui, oui, nous sommes dans un remake savoyard et routier de Marie-Antoinette ! Ils ont faim ? Qu’on leur donne des chaussettes ! Monseigneur est trop bon ! Parce que c’est bien connu, les chaussettes ça remplit le frigo ! Ça paie les factures d’eau, d’électricité, la voiture, la crèche et la cantine des enfants.

Eh oh ! Les patrons ! C’est fini le temps des nobles et des vassaux ! C’est aussi terminé le temps du patronat paternaliste qui vous donnait une petite tape dans le dos. Maintenant, on veut du flouze !

Les Français sont prêts à se battre pour les entreprises et pour leur pays

Du coup, les salariés se sont mis en grève lundi 23 septembre. Ils sont retournés à leur poste de travail jeudi. On ne connait malheureusement pas le résultat des négociations. Les responsables de ce groupe sont restés bien silencieux face à la pugnacité de notre correspondant local et rien n’a filtré sur ce que les salariés auraient obtenu.

Quoi qu’il en soit, cette histoire raconte une chose. Les Français sont prêts à se battre, à donner tous les coups de collier qu’il faut pour leur entreprise comme pour leur pays. Mais par contre, ils ne veulent plus être pris pour des cons. Une vérité à méditer pour nos patrons comme pour nos gouvernants.