ÉDITO - Procès des viols de Mazan : "Gisèle Pelicot voulait que la honte change de camp", salue Isabelle Saporta

L'éditorialiste revient ce 6 septembre sur la prise de parole de Gisèle Pelicot, victime de 92 viols sous l'emprise de drogues administrées par son mari. Au moment de sortir du silence, elle a brillé par son courage.

Gisèle Pélicot lors du procès des viols de Mazan, à Avignon.

Crédit : Christophe SIMON / AFP

VIOLS DE MAZAN - Portrait de Gisèle Pelicot, cette femme incroyablement courageuse

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Imagine-t-on un instant le courage qu’il a fallu à Gisèle Pelicot pour sortir du silence, révéler son identité, exposer son visage au grand jour et décrire ce qu’elle a subi ? Elle aurait pu décider, après les viols atroces dont elle a été victime, de se protéger. On l’aurait tous compris.

Sauf que cette femme voulait que la honte change de camp, que les bourreaux baissent les yeux. Elle l’a dit : "Pour moi le mal est fait, mais pour les autres. Pour que plus aucune femme n'ait à subir une soumission chimique.”

Au procès, certains accusés ricanaient à l’énoncé des faits. En plus de violer, de dégrader, ces hommes voudraient que les femmes dont ils ont abusé aient honte de ce qu’elles ont subi. Ils voulaient que Gisèle Pelicot baisse les yeux, qu’elle se taise, qu’elle culpabilise en silence. Ils voulaient qu’elle disparaisse.

Ils auraient pu y arriver. En finir, c’est ce que Gisèle Pelicot voulait quand les policiers lui ont montré, pour la première fois, les images d’elle en train de se faire violer, mais elle a choisi de défier ses bourreaux avec une dignité incroyable. Elle leur a fait baisser les yeux, à eux. Sur le banc des accusés, plus personne n’ose ricaner. Grâce au courage de cette femme, toutes les victimes d'abus sexuels vont relever la tête.

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