ÉDITO - "Emily in Paris" : Emmanuel Macron "semble avoir acté que sa voix ne porterait désormais que sur des futilités", dénonce Isabelle Saporta
Jeudi 10 octobre, Isabelle Saporta revient sur l'annonce d'Emmanuel Macron qui, dans une interview à un média américain, dit vouloir se battre pour qu'"Emily in Paris" reste à Paris et ne parte pas à Rome.
On croyait le président de la République affairé à trouver des solutions à notre banqueroute financière. On l'imaginait obtenant de hautes luttes les marges de manœuvre auprès de la Commission européenne pour gérer le mur de la dette, mur augmenté quand même de 1.000 milliards depuis son arrivée.
On se le représentait réglant nuit et jour les problèmes liés à l'insécurité, au narcotrafic qui s'infiltre dans le tissu même de notre pays. On le pensait angoissé et cherchant à apaiser les tensions qui fracturent la France. On le pressentait absorbé par la résolution de la question des violences faites aux femmes. On le supposait habité par son dévouement à lutter contre la précarité de la jeunesse. On le fantasmait tel un démiurge, réglant le conflit au Proche-Orient.
Que nenni ! Macron, lui, il a une quête bien plus grandiose, qui balaie nos petits problèmes médiocres et bien trop terre-à-terre de Gaulois réfractaires, notre président va se battre de toutes ses forces pour que la série Netflix Emily in Paris, qui comme son nom l'indique se déroule in Paris, ne déménage pas à Rome chez Meloni. Mais quel soulagement pour nous, les gueux, de savoir que notre président est occupé à une tâche si importante pour l'avenir de la France.
Face à la foule de Paris affamée, on prête à Marie-Antoinette d'avoir suggéré une distribution de brioches quelques siècles plus tard. Ce sont des épisodes d'une série américaine que notre président incendiaire, après sa dissolution hasardeuse, souhaiterait condescendre à offrir au bon peuple de France.
Pas sûre que ce petit baume télé-acidulé soit de nature à calmer les blessures et la colère des Français. Une chose est certaine, en tout cas, avec cette quête un peu vaine, notre président semble avoir acté que sa voix ne porterait désormais en France, comme à l'étranger, que sur des futilités.
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