ÉDITO - Burkini : "Le maire du Bourget nous prend pour des idiots", dénonce Isabelle Saporta

Mercredi 16 octobre, Isabelle Saporta réagit à une information révélée par "Le Parisien" : le maire divers droite du Bourget, Jean-Baptiste Borsali, est accusé d’avoir ouvert clandestinement la piscine municipale pour des femmes en burkini.

Une femme portant un burkini à la piscine (illustration)

Crédit : iStock

BURKINI - "Le maire nous prend pour des idiots avec cette histoire de chlore qui s'évapore"

00:02:08

BURKINI - "Le maire nous prend pour des idiots avec cette histoire de chlore qui s'évapore"

00:02:08

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

C’est une histoire de faux-jeton, où le maire divers droite du Bourget nous prend pour des canards sauvages. Récapitulons. Dimanche 6 octobre, la piscine municipale du Bourget est fermée car l’eau est trop chargée en chlore ce qui rend la baignade dangereuse. Sauf que miracle, à 13h, cette même piscine qui avait trop de chlore ouvre ses portes pour accueillir une association de femmes qui se baignent en burkini.

Incroyable mais vrai, l’eau s’est assainie toute seule. Tant mieux pour les femmes en burkini qui ont pu profiter de la piscine publique et tant pis pour tous les autres habitants du Bourget car ce créneau est resté privatisé. Chers lecteurs, je pense comme vous que le maire nous prend pour des idiots avec cette histoire de chlore qui s’évapore.

Une autre question me taraude. C’est interdit dans le règlement intérieur de cette piscine publique le port du burkini ? Oui ! Mais le maire divers droite, tel un pauvre naïf manipulé à l’insu de son plein gré, jure qu’il ne savait pas que ces femmes porteraient un burkini. Le Pinocchio du Bourget, lui, il pensait qu’il s’agissait d’une association de femmes touchées par le cancer du sein et qu’elles portaient des maillots adaptés aux prothèses.

Vous le voyez s’allonger le nez du maire à chacun de ses mensonges ? Parce que dans les échanges de SMS entre les membres de cette association, il est écrit noir sur blanc : "burkini autorisé pas d’inquiétude".

Le maire a le choix : soit il ouvre des créneaux aux femmes en burkini et il l’assume, comme l’avait fait Éric Piolle le maire de Grenoble, au risque de provoquer un débat et de se faire retoquer son nouveau règlement par le Conseil d’État. Soit il considère que ces créneaux réservés aux femmes en burkini sont une entorse à la laïcité et il les refuse catégoriquement.

Mais il ne ment pas en prétextant un faux taux de chlore trop élevé pour faire les choses en catimini. Parce qu’il y a un point sur lequel on sera tous d’accord, qu’on soit pro ou anti burkini, c’est qu’on en crève de cette hypocrisie et de ce manque de courage politique.

La rédaction vous recommande