Ce matin, jeudi 1er septembre, c'est un coup de gueule et un coup de coeur en même temps. Il s'agit du cri d'alarme d'un professeur contraint à l'anonymat. Son livre intitulé Ces petits renoncements qui tuent, sort aujourd'hui.
Au départ, je me suis dit : "Je ne vais pas encore m'infliger un récit sur la montée de l'islamisme à l'école, ce sont toujours des sujets qui nous travaillent beaucoup, qui nous révoltent et pour lesquels on se sent totalement impuissant". Mais finalement, je me suis dit non, il faut relayer ces témoignages. Surtout que celui-ci a été écrit avec une journaliste dont le compagnon a perdu la vie au Bataclan.
Il faut lire ce professeur de Français de 55 ans qui te dit : Samuel Paty ça aurait pu être moi. Pourtant, il reste passionné par ce qu'il fait. Il faut le voir s'épuiser face à des élèves qui contestent tout ce qu'il dit, qui répète que leur religion est au-dessus de tout quand ce ne sont pas les parents qui viennent le rappeler. Il faut comprendre pourquoi il renonce à étudier L'amant de Marguerite Duras.
Il faut sentir sa peur quand il rappelle les principes de liberté, il faut lire son désarroi face à sa hiérarchie ou même certains de ses collègues qui ne veulent pas faire de vague. Il faut sentir le vide lorsqu'un collègue lui apprend s'être mis en arrêt maladie après avoir corrigé des copies tout le week-end dans laquelle un élève détaillait comment il allait le décapiter.
Il faut le soutenir lui comme les autres profs. Comme ces enseignants de Sciences-Po Grenoble qui s'échinent à lutter contre la dérive islamiste. Donc oui, il faut les lire pour ne pas les laisser seuls, tous ces hussards de la République, un point c'est tout.
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