Drogues dures : "Toutes les classes sociales sont touchées"
INVITÉE RTL - Agnès Cadet-Taïrou responsable du dispositif TREND à l’Observatoires français des nouvelles drogues et toxicomanies analyse la démocratisation des drogues dures.

La consommation de drogues comme la cocaïne, la MDMA (les amphétamines) est en train de changer en France. Elle n'est plus marginale, notamment en raison d’un accès beaucoup plus facile qu'auparavant. Parmi les personnes qui consomment ces stupéfiants, on compte de nombreux jeunes, insérés dans la société, qui estiment que ce n'est pas un danger, car ils ne le font pas de façon quotidienne. "Toutes les classes sociales sont touchées, et il est beaucoup plus simple de s’en procurer", confirme Agnes Cadet-Taïrou responsable du dispositif TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues) à l’Observatoires français des nouvelles drogues et toxicomanies (OFDT).
Pour expliquer cette accessibilité accrue des drogues, la spécialiste pointe un "trafic de plus en plus concurrentiel", qui a engendré de nouvelles pratiques de vente. On observe aujourd’hui l’apparition de "cocaïne call center", de véritables plateformes d’appel avec un numéro unique que l’usager peut appeler et pour être livré par un coursier qui change à chaque fois. Ces plateformes emploient même "des SMS de relance ou de promotion" à destination des usagers, mais aussi "des excuses bien rédigées comme dans un commerce classique".
Il est aussi possible d’acheter directement des drogues sur le "deep web", un pan de la toile qui n’est pas référencé par les moteurs de recherche traditionnels. "Ça reste marginal ce genre d’achat, mais on voit très bien que c’est beaucoup plus fréquent chez les jeunes que chez les personnes âgées", souligne Agnès Cadet-Taïrou.
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