La première salle de shoot a ouvert ses portes à Paris mardi 11 octobre

Une entrée sobre, barrée par un imposant portail gris... L'ouverture de la première salle de shoot française s'annonce, à l'image de son accueil, pour le moins discrète. La ministre de la Santé Marisol Touraine et la maire de Paris Anne Hidalgo ont visité mardi "l'espace Gaïa", la première "salle de shoot" officielle en France, un projet controversé, qui ouvrira ses portes vendredi à l'hôpital Lariboisière (Xe arrondissement). 

Cette "salle de consommation à moindre risque" (SCMR) accueille dès ce 11 octobre ses premiers patients. Ces derniers s'y rendent par un accès indépendant de l'hôpital Lariboisière, dans le Xe arrondissement de Paris. La salle de shoot s'inscrit dans la volonté d'offrir aux toxicomanes un espace sain pour leurs usages, mais aussi un accompagnement social pour ceux qui le désirent. 

Les locaux seront ouverts 7 jours sur 7, entre 13h30 et 20h30. Ils accueilleront, au quotidien, 150 à 200 toxicomanes, des hommes en majorité en très grande précarité. Même si certains riverains redoutent un afflux de personnes droguées dans leur quartier, d'autres assurent que cette salle est un bonne solution.

12 tables, isolées par un paravent

À l'entrée, il faudra prendre un ticket et attendre son tour pour obtenir un entretien avec un éducateur. La signature du règlement de l'établissement leur est imposée. Ce document exclut, entre autres, tout comportement violent. Chaque toxicomane devra apporter sa drogue, les produits n'étant pas fournis. Aucun mineur n'est accepté et l'établissement n'est pas destiné aux fumeurs de cannabis. Ce bâtiment de 400 mètres carrés comprend un espace fermé est réservé à l'inhalation, notamment du crack, et un autre aux injections. 

L'usager pourra s'asseoir à l'une des douze petites tables, isolées les unes des autres par un simple paravent. Il trouvera à sa disposition du matériel propre, des seringues stériles et la présence d'un infirmier qui surveillera la quantité injectée et pourra lui prodiguer des conseils d'hygiène. À la sortie, un sas de repos et la possibilité de s'informer sur les produits de substitution, les méthodes de sevrage ou encore la proposition d'un suivi avec une assistante sociale.

L'ouverture de la "salle de shoot" avait été confirmée lundi 12 septembre, à l'occasion d'un conseil d'arrondissement du Xe arrondissement de Paris. Une subvention d'investissement complémentaire de 149.024 euros a été soumise au vote des conseillers d'arrondissement en vue de financer les travaux d'aménagement de la salle. L'idée de ces salles de consommation à moindre risque date de 2010. Depuis, de vifs débats ont eu lieu entre la communauté de riverains et la mairie du Xème arrondissement.

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