Dix jours après les attentats, la presse tourne en rond. D'abord avec l'enquête : "Salah Abdeslam échappe a un vaste coup de filet en Belgique", titrent Le Monde et le journal belge Le Soir. Seize personnes ont été interpellées mais l'ennemi public numéro 1 court toujours et le mot "traque" est celui qui revient encore le plus souvent en une de vos journaux. Avec encore et toujours les mêmes questions : Où se cache Salah Abdeslam ? Quel a été son véritable rôle dans les attentats de Paris ?
On tourne en rond aussi sur la stratégie pour battre Daesh. "Quelle stratégie ?", se demande en une Le Parisien-Aujourd’hui en France, les avions ne suffiront pas écrit le journal. L'éventualité d'une intervention au sol ne semble pas encore à l'ordre du jour. Reste l'indispensable nécessité de faire émerger une solution diplomatique pour organiser la transition politique au régime de Bachar el Assad, car c'est sur le terreau du conflit syrien que Daesh a prospéré.
L'Arabie Saoudite, c'est un Daesh qui a réussi.
Kamel Daoud
Le Parisien s'intéresse aussi aux "sulfureux alliés de la France", comme l'Arabie saoudite, accusés par de nombreux politiques d'entretenir des relations avec le terrorisme et en particulier avec le groupe islamique. "On n'a jamais eu le moindre renseignement sérieux en la matière, c'est une absurdité", martèle un ministre. Dans les colonnes du New York Times l'écrivain algérien Kamel Daoud rappelle que Daesh s'inspire de la même idéologie wahaabiste que celle de l'Arabie Saoudite, le royaume défend cet islamisme ultra-puritain dont se nourrit l'État islamique. L'Arabie Saoudite écrit Kamel Daoud, "c'est un Daesh qui a réussi".
Le Figaro retrace le parcours de chacun des terroristes désormais identifié en attribuant à chacun une faille à combler d'urgence. Samy Amimour un des kamikazes du Bataclan incarne a lui seul l'inertie judiciaire. Placé sous contrôle judiciaire en 2012 pour un projet de départ au Yémen, son passeport et sa carte d'identité lui sont retirés. Il n'a eu qu'a se présenter dans un commissariat pour en déclarer la perte et on lui a refait une carte d'identité. Le journal a aussi enquêté sur l'étrange logeur des terroristes, Jawad Bendaoud. On apprend qu'il était en fait l'homme de main de trois marchands de sommeil notoires et qu'il employait souvent la manière forte pour déloger ceux qui payaient en retard.
Il faut les surveiller les rescapés comme le lait sur le feu.
Louis Crocq, psychiatre spécialiste des névroses de guerre
Le site de L'Obs s'intéresse au syndrome de Lazare, le syndrome du survivant. C'est le sentiment chez les rescapés de ne plus être en phase avec leur entourage. "Il faut les surveiller les rescapés comme le lait sur le feu", explique un spécialiste des névroses de guerre. Une seule thérapie recommandée : l'écoute par des professionnels, mais aussi l'échange avec d'autres survivants. Et contrairement à ce qu'on peut penser, les chaînes télé d'info en continu sont bénéfiques, "car on y voit des experts qui disent des choses réalistes qui apaisent l'anxiété et évitent toute amplification imaginaire".
Les chats pullulent sur internet. Comme les autorités belges ont demandé lors de leurs opérations d'hier soir aux journalistes et aux habitants de ne pas décrire sur les réseaux sociaux ce qu'ils voyaient de leur fenêtre, les Belges ont répondu avec leur sens aigu du surréalisme en postant des images de petits chats. On a vu passer Abou Miaou, un chat avec une fausse ceinture d'explosifs. Mais celui qu'on préfère c'est le chat qui imite Jawad, le logeur de Saint-Denis : Chat-wad, un chaton qui met les deux pattes en l'air et explique "On m'a demandé de prêter ma litière, j'ai juste rendu service. Les internautes belges, eux, savent tourner en ronron.
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