Pour l'acte 8 de leur mobilisation, les "gilets jaunes" s'étaient retrouvés en début de matinée sur les Champs-Élysées, laissant entendre leurs doléances lors d'une assemblée générale improvisée à quelques mètres de l'Arc de Triomphe. Un mégaphone passe de main en main, sous la surveillance lointaine de fourgonnettes de CRS stationnées sur l'artère parisienne, devenue un lieu symbolique du mouvement qui fait trembler l'exécutif depuis un mois et demi.
"On reviendra jusqu'à ce que Macron cède. Nous on veut le RIC (référendum d'initiative citoyenne) et des mesures pour le pouvoir d'achat", lance Belinda, une femme au foyer de 31 ans, venue manifester pour la deuxième fois. Comme ses comparses, Sophie, une des figures de ce groupe, n'est convaincue par aucune des mesures annoncées par l'exécutif pour éteindre la fronde. "On va manifester ici tous les samedis, ça va continuer tout 2019", déclare-t-elle devant la petite assemblée.
D'abord une petite dizaine, le petit groupe grossit progressivement et tente, aux alentours de 11h, de descendre les Champs-Élysées en direction de la place de la Concorde avant d'être freiné par un cortège de CRS. La tension monte avant de retomber aussi vite. Fort d'environ 1.500 personnes, le cortège se dirige ensuite vers le quartier de la gare Saint-Lazare. Une statue du baron Haussmann est recouverte d'un gilet jaune par un manifestant.
Comme toujours depuis le début du mouvement, le chef de l'État est la cible privilégiée des manifestants qui réclament à cor et à cri sa "démission" quand ils ne profèrent pas quelques insultes salaces à son égard. Les premiers incidents éclatent en début d'après-midi à proximité de l'Hôtel de Ville d'où un deuxième cortège s'est élancé vers l'Assemblée nationale.
Vers 14h, sur les quais de Seine, entre la place du Châtelet et l'Hôtel de Ville, des manifestants jettent des bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre qui répliquent par des tirs de lacrymogènes avant de recevoir le renfort de CRS. De nouveaux accrochages éclatent quelques dizaines de mètres plus loin, sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor qui relie les deux rives de la Seine au niveau du Jardin des Tuileries. Une vedette de la police est appelée en renforts.
"Il y a toujours des cons mais nous, on n'est pas là pour casser, juste manifester pour être entendus", dit "Ludo", venu de l'Indre entre amis. Le cortège, qui déambule notamment devant le musée d'Orsay, a désormais pris de l'ampleur et rassemble entre 3.500 et 4.000 personnes, selon des sources policières.
"Aujourd'hui je suis surtout là pour défendre le droit de mes enfants, pour que leur travail leur permette de manger. Ma fille gagne 800 euros par mois. Elle travaille dans une boulangerie, 25 heures par semaine. Pour elle c'est la survie", dit une autre manifestante Ghislaine, 58 ans, de région parisienne.
Entre plusieurs séances de selfies avec des sympathisants, Priscillia Ludosky, une des figures du mouvement, affirme qu'elle n'avait aucun "doute sur la mobilisation" et rejette les annonces de l'exécutif, notamment le prochain grand débat national. "Le débat national, on n'y croit pas vraiment. L'organisation, c'est flou. Les sujets évoqués ne sont pas tous en rapport avec nos revendications", dit-elle.
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