Des détecteurs aux passages à niveau pour réduire les accidents
Réseau ferré de France (RFF) a annoncé l'installation à partir de mi-2015 de détecteurs de présence sur les passages à niveau afin de réduire les accidents.
Pour réduire les risques de collision, des détecteurs de présence de véhicules bloqués sur les passages à niveau vont être testés à partir de mi-2015, a-t-on appris ce lundi 11 août auprès de Réseau ferré de France (RFF). Ils pourraient être mis en service en 2017.
Si un véhicule est immobilisé sur un passage à niveau, le radar informera le train qui arrive, afin qu'il puisse s'arrêter avant l'accident, a indiqué RFF, qui gère les infrastructures ferroviaires. L'initiative pourrait réduire le risque de collision de 80 à 90%.
Mise en service généralisée en 2017
Ces détecteurs, actuellement développés en laboratoire, seront testés mi-2015 sur six passages à niveau (trois en Normandie et trois en Rhône-Alpes). L'objectif est qu'ils soient déployés à partir de 2017.
"L'idée date des années 90, mais les technologies n'étaient alors pas assez perfectionnées", selon Christophe Piednoël, responsable de la communication de RFF. "Le système, s'il fonctionne bien, donne l'alerte. La seule limite est le temps", relève-t-il, en soulignant qu'il faut 1.000 mètres à un train lancé à 100 km/h pour s'arrêter.
Le développement de ces détecteurs est financé par RFF, qui ne communique pas le montant. En revanche, les coûts liés au déploiement sur l'ensemble du réseau seront partagés avec les collectivités locales. Ils n'ont pas encore été déterminés avec précision, car ils dépendront des technologies choisies.
99% des collisions dues au non-respect du code de la route
Ces détecteurs diffèrent des radars automatiques destinés à verbaliser les conducteurs qui ne respectent pas les limitations de vitesse à l'approche d'un passage à niveau, ou le franchissent alors que les barrières sont abaissées ou sur le point de l'être. Une soixantaine de passages à niveau en sont équipés. Selon RFF, 99% des accidents sur les passages à niveau sont dus à un non-respect du code de la route.
Une quarantaine de secondes s'écoulent entre la fermeture des barrières et l'arrivée du train. Cette durée, variable selon les passages à niveau, est régie par la réglementation européenne, et dépend, notamment, de la vitesse de circulation sur la voie ferrée. "Il ne faut pas que ce temps soit trop long, sinon cela incite à passer en chicane", notamment pour les deux-roues, commente Christophe Piednoël.
La France compte 15.000 passages à niveaux. En 2012, 33 décès y ont été déplorés. En 2013, on en a dénombré 29. Ces chiffres étaient deux fois plus importants il y a dix ans. Parmi les 360 passages à niveau signalés comme prioritaires en 2008, la moitié a été supprimée à ce jour.