C'est un médicament détourné de son usage initial. Le Cytotec est aujourd'hui la cible de nombreuses critiques après le témoignage de nombreuses mères de famille avouant avoir vécu un véritable enfer après la prise de ce médicament.
Sur le marché depuis 30 ans, le Cytotec est au départ un médicament contre l'ulcère de l'estomac. Pourtant, il est essentiellement utilisé en gynécologie. En effet, ces comprimés ont pour particularité d’accélérer les contractions.
S'il se prend par voie orale dans le cadre de l'IVG médicamenteuse, et rend d'ailleurs dans ce domaine de réels services, l'administration par voie vaginale pour déclencher un accouchement à terme est aujourd'hui largement critiqué avec des risques sanitaires notables.
Le Cytotec contient du misoprostol, une molécule qui appartient à la famille des prostaglandines. Mais l'administration par voie vaginale offre de véritables risques de surdosage, dangereux pour la santé de la mère mais aussi de l'enfant. Un surdosage qui peut dès lors entraîner des contractions trop fortes, des risques d'hémorragie, une rupture utérine ou encore une mauvaise oxygénation du fœtus.
La raison de cette utilisation, malgré les risques connus, est financière. Les médicaments à base de prostaglandines prévus pour le déclenchement artificiel du travail, en gel ou en tampon, coûtent beaucoup plus cher que le Cytotec. Près de 90 euros contre seulement 30 centimes.
Si le recours a ce médicament dans le cadre d'accouchement à terme fait aujourd'hui polémique, cette dernière n'est pas nouvelle. Des alertes avaient déjà été lancées en 2005, 2008 et 2013. Si l'Agence du médicament avait été assez claire sur les risques encourus, elle n'avait pas interdit l'utilisation puisque le Cytotec n'était pas utilisé dans son usage principal.
Mais la page semble aujourd'hui tournée. Ou du moins, elle le sera en mars prochain. Ce jeudi 19 octobre, l'Agence du médicament a annoncé que le laboratoire Pfeizer, qui le fabrique, avait décidé de le retirer du marché l'an prochain. Une décision qui sera effective le 1er mars 2018.
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