Crimée, Afghanistan, Sivens : ceux qui partent et ceux qui restent
REPLAY - Le drapeau russe qui flotte en Crimée, le départ des soldats britanniques en Afghanistan et les suites de la mort de Rémi Fraisse à Sivens font la "une" de la presse ce mercredi 29 octobre.
La russification s'intensifie en Crimée
Ils vivaient en Ukraine, ils sont désormais en Russie. Le Monde est retourné en Crimée, huit mois après l'annexion par Moscou. Le drapeau russe flotte désormais sur tous les bâtiments officiels. Les opérateurs de téléphonie mobile ont changé d'origine. La monnaie ukrainienne a disparu au profit du rouble. Les plaques d'immatriculation des voitures sont désormais russes, elles aussi.
Voilà pour les signes extérieurs du changement, écrit Isabelle Mandraud. Pour le reste, une nouvelle étape plus profonde s'est ouverte. La russification s'intensifie avec la mise aux normes de toutes les entreprises, la nationalisation - de force - des stations-service, des usines et des marchés qui appartenaient à des Ukrainiens.
Devenir un vrai Russe : certains s'y sont résignés pour sauver la maison. D'autres font de la résistance et n'ont toujours pas changé de nationalité. "Le plus dur, raconte une jeune femme de 24 ans, c'est l'argent. Chaque fois que j'achète quelque chose, avec le rouble, je me demande si c'est plus cher".
Afghanistan : fin de mission pour les Britanniques
En Afghanistan, l'Union Jack a été baissé dimanche 26 octobre à Camp Bastion, la base principale de l'armée britannique du pays. "Retrait sans gloire", titre Le Figaro ce matin. La cérémonie du drapeau a été discrète. Les couleurs afghanes ont été hissées à la place de celles des forces de la coalition. cela marquait la fin de treize ans d'opérations, la plus longue période d'engagement extérieur pour la Grande-Bretagne depuis la Seconde Guerre mondiale.
Personne n'a osé parler de victoire dimanche. Une centaine de soldats britanniques vont quand même rester sur place pour entraîner les forces afghanes au moment où les talibans sont plus puissants que jamais. "Le temps dira si le sacrifice de nos soldats a servi à quelque chose", confie un responsable militaire. Les troupes anglaises ont perdu 453 hommes. Les plaques de cuivre à leur mémoire ont été déboulonnées pour être rapportées en Angleterre.
Rémi Fraisse toujours à la "une"
"L'autre guerre des deux gauches", titre L'Opinion, pour qui la mort de Rémi Fraisse met en difficulté le gouvernement violemment critiqué par les écologistes et le front de gauche. C'est aussi ce que constate Cécile Cornudet, dans Les Échos. "Un gouvernement perdant ses réflexes, des écologistes prêts à tout pour justifier a posteriori leur départ du gouvernement : la mort de Rémi Fraisse vient de jouer les révélateurs d'une gauche bien malade".
On sait désormais qu'il a été tué par une grenade des forces de l'ordre. "Mais bien avant ces précisions, écrit Dominique Quinio dans La Croix, des accusations définitives avaient été portées. "Il est des manières de récupérer de tels événements qui frisent l'indécence. Car cette mort restera pour tous un échec terrible. L'enquête devra faire toute la clarté sur la manière dont les gendarmes ont géré la situation à Sivens".
"Mais, dit encore l'éditorialiste, il ne faudrait pas dédouaner ceux qui font du harcèlement permanent des forces de l'ordre un combat radical et un projet politique, à l'occasion de manifestations dont l'objet leur importe finalement très peu. Ceux qui utilisent ou attisent la violence comme mode d'action. Eux aussi doivent se souvenir de Rémi."
