Consommation de drogue : la culpabilisation des consommateurs peut-elle être efficace ?

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a lancé ce jeudi 6 février une nouvelle campagne anti-drogues, entièrement financée par le produit des biens confisqués aux trafiquants. Sur une vidéo qui se veut choc, on peut voir un rail de cocaïne qui s'embrase. Le feu se répand en ville jusqu'à atteindre une peluche d'enfant. Le clip se termine par cette phrase : "Chaque jour, des personnes payent le prix de la drogue que vous achetez". 

"Je ne suis pas persuadé que la culpabilisation des usagers, avec ce petit ton à la Zola de Retailleau, suffise à changer les choses", estime William Lowenstein, psychiatre et président de l'association SOS Addictions, invité sur RTL. "Il faut être quand même gonflé pour penser que culpabiliser, même par un excellent clip, des consommateurs, alors que jusqu'à présent c'était une menace de prison ou une amende qui allait de 450 euros à 1.500 euros, puisse être plus efficace", souligne-t-il.

"Il y a quelque chose qui tourne autour de : 'On va régler le problème de la drogue si les gens ne se droguent plus'. Ça me fait toujours penser à cette phrase : une société sans drogue, ça n'existe pas", poursuit le psychiatre, avant de conclure que "la responsabilité ne se règle pas à coup de culpabilité".

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