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Comment Daesh recrute jusqu'au pied des immeubles

REPLAY - Les recruteurs de l'État islamique profitent du sentiment d'abandon qui règne dans certains quartiers populaires pour embrigader des jeunes dans leurs filières jihadistes.

Des jihadistes de l'État islamique, le 17 mars 2014. (illustration)
Des jihadistes de l'État islamique, le 17 mars 2014. (illustration)
Crédit : AFP
3 MINUTES 10/12/2015
00:03:13
Thomas Prouteau & Geoffroy Lang

Les profils des jeunes impliqués dans la mouvance jihadiste se ressemblent de plus en plus souvent : de jeunes hommes d'une vingtaine d'années, qui se sont subitement radicalisés, parfois à l'insu de leur entourage. C'est encore le cas pour Foued Mohamed-Aggad, le troisième kamikaze du Bataclan identifié par les enquêteurs : un Français de 23 ans, d'origine marocaine, né en Alsace dans une famille bien intégrée. Ce qui frappe une nouvelle fois c'est sa radicalisation-éclair, en quelques semaines selon ses proches, qui a précédé son départ en Syrie en 2013. Aujourd'hui ces embrigadements se poursuivent, parfois directement dans la rue.

Omar, un jeune de Seine-Saint-Denis, raconte comment il a failli rallier l'État islamique en se faisant embrigader en bas de chez lui. Tout a commencé à l'automne dernier. Comme chaque soir il retrouve des amis de son quartier au pied de l'immeuble, pour un foot ou simplement pour discuter. Tous sont musulmans pratiquants, mais pas du tout intégristes. Ils se disent habitués, c'est en soit frappant d'ailleurs, à voir des prédicateurs les aborder. Mais ce soir là, c'est un personnage différent qui vient leur parler.

Des prédicateurs en baskets et survêtement

“Il a commencé à faire des petits rappels de religion, de ne pas boire d’alcool... Après il a commencé à me parler de la Syrie et de Daesh qui était une armée de l’islam, ça me paraissait logique.”, se souvient Omar. À ce moment, Omar ne fait pas le lien avec le terrorisme. Chaque soir, le recruteur revient pour lui parler.  Après un mois sa mère voit un garçon totalement différent rentrer à la maison. "Quand je lui parlai c'était mon fils mais qu'il se mettait à parler de Daesh, je le regardait dans les yeux, c'était pas lui.", rapporte la mère d'Omar.

Dans le quartier personne n'empêche le prédicateur d'agir. Pour Omar c'est le fruit de l'habilité du recruteur jihadiste, un recruteur qui s'adapte à sa cible, en masquant son fondamentalisme : “Il était comme moi, en survêtement, c'était pas quelqu'un qui avait une grosse barbe ou quoi. Ils sont très bien organisés en fait, ils sont malins.” La mère d'Omar ne cherche pas alors à appeler la police, mais elle le surveille minutieusement. Ce sont en fait les attentats de janvier qui ont agi comme un électrochoc. "Quand j’ai vu ce qui s'est passé à Charlie Hebdo et que lui il était pour, ça a cassé mon truc", raconte Omar.

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Du jour au lendemain Omar a totalement cessé de parler avec le recruteur. Aujourd’hui il se dit à mille lieues du jihad. Les attentats de novembre l'ont à nouveau horrifié mais quand on lui demande s'il serait prêt à dénoncer cet homme à la police, il juge que ce n'est pas rôle.

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