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Coca-Cola : le géant sommé d'arrêter de puiser dans la nappe phréatique de Grigny

Implantée depuis 1986 à Grigny, dans l'Essonne, l'usine Coca-Cola est sur le point de renoncer à puiser dans la nappe phréatique pour produire ses boissons.

Des bouteilles de Coca-Cola (illustration)
Des bouteilles de Coca-Cola (illustration)
Crédit : JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Joanna Wadel & AFP
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Un "accord de principe" a été trouvé, ce mercredi, entre la ville de Grigny (Essonne) et Coca-Cola, le mastodonte des sodas. La commune d'Île-de-France, qui demandait à l'usine locale du géant américain d'arrêter de puiser dans la nappe phréatique pour produire ses boissons, est sur le point d'obtenir gain de cause, rapporte l'AFP. 

La municipalité et la multinationale ont donc trouvé un accord : "nous sommes en train de créer les conditions techniques" d'un raccordement de l'usine au réseau public de distribution d'eau de la ville, a précisé le maire (PCF) de Grigny, Philippe Rio. L'édile avait indiqué mardi au Parisien avoir "récemment" demandé à Coca-Cola de ne plus utiliser l'eau des nappes phréatiques pour la confection de ses sodas gazeux.

De son côté, Coca-Cola Europacific Partners (CCEP), l'embouteilleur en Europe occidentale de la marque, a indiqué dans un communiqué qu'"à ce stade l'accord avec la municipalité [était] en discussion". L'entreprise dit travailler "avec la municipalité à des modalités pour acheter de l'eau de ville pour une partie" de ses boissons.

Implantée depuis 1986 à Grigny, à 22 km au sud de Paris, l'usine emploie 266 personnes et produit des bouteilles de Sprite, Coca-Cola ou encore de Fanta. Pour cela, elle puiserait près de 780.000 m3 d'eau par an dans la nappe phréatique, selon une source proche du dossier citée par l'Agence France-Presse. 

On peut leur fournir de l'eau, ils n'ont pas à toucher à un milieu naturel, qu'il faut préserver.

Philippe Rio, maire de Grigny
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Un modèle aujourd'hui "has been", juge Philippe Rio, pour qui "il faut protéger la ressource [en eau] car on ne sait pas de quoi demain sera fait". 

Coca-Cola était seul à puiser dans cette nappe phréatique, Grigny étant alimentée en eau par la Seine, explique également le maire. "Il n'y avait pas de conflit d'usage sur la nappe phréatique", souligne-t-il, ajoutant que la ville n'a pas de "problème d'alimentation" en eau.

"On est même en surcapacité" et "on peut donc leur fournir de l'eau, ils n'ont pas à toucher à un milieu naturel, qu'il faut préserver", insiste l'édile. "Peut-être que dans 20 ans, on aura bien fait de ne pas y toucher", plaide-t-il encore. 

Coca-Cola défend son respect des normes en vigueur

De son côté, Coca-Cola se défend de puiser plus d'eau que nécessaire, arguant que ses forages sont "soumis à des autorisations préfectorales qui sont révisées et délivrées régulièrement". Une affirmation confirmée par la préfecture de l'Essonne. Mais pour disposer "des eaux de source et des nappes souterraines se trouvant en dessous" du terrain dont elle est propriétaire, l'entreprise doit toutefois s'acquitter d'une redevance "due à l'Agence de l'eau Seine-Normandie", a expliqué la préfecture.

La filiale française de Coca-Cola emploie dans l'hexagone quelque "2.500 collaborateurs", dans cinq usines, selon son site internet. 

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