Les États-Unis représentaient jusqu'à il y a peu, le premier émetteur de CO2 dans le monde, avant que la Chine ne les dépasse. On doit cela à deux choses. D'abord, c'est quand même un pays qui a plusieurs centaines de millions d'habitants. Et ensuite, pour des raisons historiques, ils ont des émissions par personne qui sont très élevées. Le territoire est immense. Il faut savoir qu'avant la Seconde Guerre mondiale, ils produisaient les deux tiers du pétrole mondial. Ils ont du charbon, du gaz, des métaux, etc. Les États-Unis sont un pays qui s'est construit sur l'immensité, ils ont une empreinte carbone par personne qui est le double de celle d'un Français.
Il ne faut surtout pas les attendre, il faut les précéder. Les États-Unis, c'est un pays qui ne comprend pas ce que c'est qu'une limite. Or, gérer la restriction sur les émissions de gaz à effet de serre, c'est savoir gérer une limite. Et ça, c'est quelque chose qui est beaucoup plus dans l'ADN ou dans la culture des vieilles civilisations qui ont connu la famine, la maladie, la guerre, etc. La vraie course se trouve plus avec les Chinois qu'avec les Américains. L'Europe dispose d'un certain nombre d'atouts pour mener cette course qui est précisément son socle culturel. Les États-Unis, c'est le pays de l'individualisme roi, ce qui est collectif, ça n'existe pas aux États-Unis.
Dans la bataille pour le climat, c'est bien que l'Europe prenne la tête. Et au sein de l'Europe, la France a des atouts en plus, à elle, parce qu'on est bon historiquement dans la planification des grands systèmes complexes. C'est quelque chose qui est indispensable à maîtriser si on veut être bon dans la lutte contre le changement climatique.