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"Ce sont des arguments fallacieux" : sur RTL, le dessinateur Jul réagit à l'annulation de sa version modernisée de "La Belle et la Bête"
Pour les élèves de CM2, Jul avait modernisé le conte de "La Belle et la Bête". Mais cette version n'a pas plu à la directrice de l'enseignement scolaire qui a décidé de décommander les 800.000 exemplaires. Le dessinateur parle de "censure".
Le dessinateur Jul
Crédit : JOEL SAGET / AFP
800.000 exemplaires d'un livre décommandé au dernier moment. L'Éducation nationale a décidé d'annuler la distribution d'une version modernisée de La Belle et la Bête. Une décision qui provoque la colère de son auteur et dessinateur, Jul. C'est lui qui avait été chargé cette année de revisiter un classique pour l'offrir en fin d'année à tous les élèves de CM2. Mais sa version n'a pas du tout plu à la directrice de l'enseignement scolaire (Dgesco).
Dans son courrier adressé au dessinateur, elle écrit que "l'ouvrage" ne permet "pas une lecture en autonomie pour des 10-11 ans", avec des "illustrations abordant des thématiques qui conviendraient à des élèves plus âgés". Par exemple, pour illustrer le texte d'origine où il est écrit que le père de Belle "but quelques coups de vin", on voit dans ce livre consulté par RTL un homme avec une bouteille à la main et chantant Les Lacs du Connemara.
Élisabeth Borne a signé la préface
Contacté par RTL, Jul parle de "censure". "Les arguments qui sont opposés pour expliquer ça, ce sont des espèces d'écrans de fumée, des arguments spécieux, fallacieux", estime-t-il.
"Ce qui est assez amusant finalement, c'est que la lettre de la Dgesco reprend terme à terme, et c'est un hasard, mais ce n'est pas finalement si anodin, les mêmes mots que le ministère de l'Éducation de Donald Trump, il y a deux semaines exactement, lorsqu'ils ont expliqué pourquoi ils interdisaient Le Journal d'Anne Frank et le Maus de Spiegelman dans les écoles", fait-il remarquer. Dans cette version du livre, téléphones portables et réseaux sociaux sont aussi très présents.
Ce qui est assez incompréhensible dans cette décision de l'enseignement scolaire, c'est que la ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne, a elle-même signé la préface du livre. Le ministère répond ce jeudi 20 mars à RTL qu'il s'agit d'un sujet piloté par la Dgesco et non pas par Élisabeth Borne, et que le projet de préface n'avait pas été acté ni validé par la ministre.
