Trois mois après les attentats qui ont bouleversé la France en janvier, de nouvelles attaques ont été déjouées. Les autorités affirment avoir "évité" un attentat "imminent" visant des églises. Le terroriste présumé est en outre soupçonné d'être impliqué dans le meurtre encore mystérieux d'une jeune femme en banlieue parisienne.
Ce Franco-Algérien, étudiant en informatique de 24 ans, a été arrêté dimanche matin à Paris et placé en garde à vue, a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ce mercredi 22 avril. L'homme était connu des services de renseignement pour ses "velléités de départ en Syrie" pour y rejoindre les rangs jihadistes.
"Un arsenal composé notamment de plusieurs armes de guerre, d'armes de poing, de munitions, de gilets pare-balle"
Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur
Dans son véhicule et à son domicile, la police a découvert un "arsenal composé notamment de plusieurs armes de guerre, d'armes de poing, de munitions, de gilets pare-balle et de matériel informatique et de téléphonie". "Une documentation fournie a également été découverte, établissant sans ambiguïté que l'individu projetait la commission imminente d'un attentat vraisemblablement contre une ou deux églises. Dimanche matin, cet attentat a été évité", a indiqué le ministre.
L'arrestation s'est faite dans des circonstances rocambolesques, un peu par hasard. Selon des sources policières, le jeune homme appelle dimanche la police, peu après 08h00, se disant blessé. Il a en effet reçu une balle dans une jambe, et évoque alors, confusément, un règlement de comptes. Les enquêteurs n'excluent pas qu'il se soit blessé lui-même.
Ils remontent les traces de sang et arrivent à son véhicule, où ils découvrent une partie de l'arsenal. Suit une perquisition à son domicile, dans le XIIIe arrondissement de Paris, où la documentation le mettant en cause est trouvée dans son ordinateur.
Plusieurs perquisitions et interpellations ont depuis été réalisées dans son entourage et sa famille, dont certains membres sont acquis à la cause de l'islam radical, selon des sources policières.
Lundi, une ou deux perquisitions ont notamment eu lieu à Saint-Dizier (Haute-Marne), dans le quartier sensible du Vert-Bois, en lien avec cette affaire, selon une source policière. L'homme venait y passer des week-ends en famille.
Mercredi matin, les policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont bouclé le quartier et arrêté une femme habillée d'un voile intégral, a constaté un correspondant de l'AFP. Selon des voisins, elle louait un petit pavillon, où elle résidait depuis six ou sept mois avec deux enfants en bas âge, les volets toujours fermés. Les policiers ont ouvert la porte du garage à l'aide d'explosifs ou de coups de feu.
Cette enquête antiterroriste, dirigée par le parquet de Paris, a été confiée à la brigade criminelle de la PJ parisienne et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Durant leurs investigations, les enquêteurs font par ailleurs une découverte troublante. L'ADN de l'étudiant arrêté est aussi retrouvé dans la voiture d'Aurélie Châtelain, une femme de 32 ans du Nord retrouvée morte dimanche matin à Villejuif (Val-de-Marne). Or, c'est dans cette même ville de la banlieue sud de Paris qu'une ou deux églises étaient visées par le jeune homme, selon une source policière.
Le corps d'Aurélie Châtelain, présentant trois impacts de balles, a été retrouvé dans sa voiture en flammes stationnée dans une rue peu passante. La jeune danseuse était arrivée samedi, depuis sa ville de Caudry (Nord), près de Valenciennes, pour suivre un stage de pilates.
Son meurtre reste mystérieux, sans aucun témoin. Seule une riveraine a expliqué dimanche à l'AFP avoir entendu "comme un coup de pétard" "vers 08h00".
Selon Bernard Cazeneuve, les investigations ont permis d'établir la présence de l'homme arrêté pour terrorisme à Villejuif, "puis son implication dans le meurtre" d'Aurélie Châtelain. "L'enquête déterminera les raisons du crime commis contre cette jeune femme".
"Notre pays, comme d'autres pays européens, fait face à une menace terroriste inédite, par sa nature et par son ampleur", a rappelé Bernard Cazeneuve. Il a réaffirmé la "vigilance" et de la "détermination" du gouvernement à la combattre.
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