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À la caisse d'un supermarché Carrefour à Hazebrouck, le 15 mars 2012 (Illustration)
Crédit : AFP / Archives, PHILIPPE HUGUEN
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Le Cartel de la Compote... Une entente entre géants de la compote qui se solde par une amende record de 58,3 millions d'euros. Et on y trouve tous les grands noms : Charles et Alice, Andros, Materne...
Ces affaires d'entente, ça commence toujours comme un film d'espionnage avec les 007 de la pomme-poire qui se retrouvent avec des téléphones pré-payés, dans l'arrière salle d'un café, pour se mettre d'accord sur les prix qu'ils vont annoncer aux acheteurs de la grande distribution.
C'est illégal, il n'y a aucun doute là-dessus. Mais on pourrait être plus indulgent avec des grosses PME françaises qui font cela plutôt que des géants mondiaux de la lessive ou des couches culottes, sans problèmes financiers. Le souci, c'est que derrière ce type d'entente, celui qui y perd vraiment, c'est le consommateur. Le vrai scandale est là.
En réalité, le véritable abus de pouvoir et le scandale pour nous, consommateurs, il est dans cette relation complètement déséquilibrée entre 4 centrales d'achats qui représentent les géants de la Grande Distribution et des milliers de fournisseurs de l'autre côté.
Il ne faut pas perdre de vue qu'on parle de marques très connues pour le grand public mais qui restent des grosses PME, hyper dépendantes des grandes surfaces et qui ont pu être contraintes de s'entendre.
Sur une gourde de compote, il faut savoir que 70% du coût, c'est l'emballage en plastique mou et 30%, c'est le fruit, la pomme. Facile de s'entendre pour dire que les matières plastiques ou que le cours du fruit est à la hausse. Encore une fois, il ne s'agit pas d'excuser car la pratique est illégale mais il s'agit d'essayer de comprendre la démarche.
Et c'est une nouvelle fois une histoire de rapport de force. Individuellement, sous leurs propres marques, Andros, Materne, Charles & Alice ont peu de marges de manœuvre vis-à-vis de la grande distribution. Ces marques négocient individuellement. C'est différent dans la nébuleuse des "marques distributeurs".
Ces mêmes marques disparaissent sur l'emballage mais fournissent, en coulisse, 90% des compotes. Qui plus est, les grandes surfaces sont plus ouvertes à la discussion sur les "marques distributeurs" car elles réalisent plus de marges sur ces produits-là. 30% de marges sur les marques distributeurs contre 20 à 25% sur les autres produits.
Et, entre 2010 et 2014, les géants des grands magasins étaient prêts à faire des concessions car c'est une période où ils souhaitaient pousser leurs propres marques, moins chères, pour se tailler la part du lion dans les chariots des consommateurs.
---> Mais la loi EGALIM du gouvernement devait rééquilibrer le rapport de forces entre fournisseurs et grandes surfaces, non ?
La loi Egalim du gouvernement devait rééquilibrer les rapports de force entre fournisseurs et grandes surfaces. Or, cette entente sur les prix entre géants de la compote date d'avant la loi Egalim. Mais on sait tous que la dernière mouture du gouvernement est un fiasco comme tout ce qui a été mis en place avant.
La loi Egalim a permis aux grandes surfaces de faire remonter le prix des Coca ou Nutella, des marques mondiales qui refusaient de négocier leurs prix avant car elles ne dépendent pas du marché français pour vivre.
Mais, ça n'a pas du tout profité aux petits producteurs ni aux PME du commerce. Quand on voit l'année difficile que viennent de vivre des grosses coopératives comme Euralys, on voit bien que la loi n'a pas renforcé le monde agricole.
Pour la première fois, Amazon accepte de dire combien ils ont payé d'impôts, de cotisations et de charges en France : 250 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 4 milliards et demi. Amazon ne dit pas, en revanche, quel est son bénéfice final, ni combien il paie d'impôt sur les sociétés, ce qui aurait permis de comparer avec nos PME françaises.
Deux confrères, fins connaisseurs de la Chine et qui décrivent le poids économique de ce pays-continent, la trajectoire pour devenir la première puissance mondiale dans un livre intitulé "Il est midi à Pékin" chez Fayard... Ouvrage qui vient d'obtenir hier soir le Prix du Livre d'Economie 2019.
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